Les enseignants contractuels de Kankan sont descendus dans la rue ce jeudi, 3 mars 2022. Ils réclament leur engagement à la fonction publique sans passer par le concours annoncé par le ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation. Ils étaient munis de pancartes sur lesquels nous pouvons lire, « A bas le concours ; A la fonction publique ou la mort » ou encore « A bas le chef de cabinet du MEPU-A ».
Du stade de l’université de Kankan, ces enseignants se rendus au gouvernorat, où ils ont été reçus par le directeur de cabinet du gouverneur. Sur les lieux, le coordinateur régional des enseignants contractuels a décliné l’objectif de leur présence.
« Nous sommes venus vous dire ceci, nous allons prendre d’assaut les rues de Kankan aujourd’hui. Demain et après-demain jusqu’à ce que les cadres du département de l’enseignement nous disent, voici votre liste avec les numéros matricules. Kankan a toujours fait preuve de maturité et de respect. Mais à cause de ça, ils pensent que nous sommes des poltrons, pourtant nous ne sommes pas des poltrons. C’est parce qu’on respecte, mais aujourd’hui c’est fini. Tant que la liste n’est pas publiée d’ici le samedi avec les numéros matricules, il n’y aura pas de cours dans les écoles de Kankan. Les écoles resteront fermées. Camarade Salut, camarade Salut » a-t-il dit sous l’applaudissement de ses pairs.
Le directeur de cabinet du gouvernorat a légitimé les revendications des enseignants contractuels. Mais il leur a demandé de faire un mémorandum. « Nous sommes dans un pays de droit. Ils ont droit de revendiquer quelque chose qui certainement est à leur cœur, c’est évident. J’ai suivi l’intervention de leur porte parole? qui demande leur engagement à la fonction publique. C’est simple, ils sont venus dans le cadre de rencontrer le gouverneur. Il n’est pas là, il est en mission à Mandiana. Je leur demanderai tout simplement de faire un mémorandum, comme l’administration est hiérarchisée, nous allons remonter à qui de droit », précise Almamy Simbaly Camara
Après le gouvernorat, les enseignants contractuels se sont rendus à la préfecture où ils ont fermé les portes du local pour manque d’interlocuteurs puisque le directeur préfectoral de l’éducation a refusé de les recevoir.
A l’inspection régionale de l’éducation, Famoro Keïta s’est apprêté aux préoccupations des manifestants.
« Si vous sortez pour vous faire entendre, faites ça dans la discipline. Nous sommes vos interlocuteurs directs. Je peux appeler le chef de cabinet du ministère, mais cela n’est possible que si c’est fait dans la discipline. Mais quand vous venez taper nos portes, ce n’est pas joli. Je vais vous dire une chose, en 2018 j’ai été l’un des inspecteurs à dire au ministre, au lieu de prendre les sortants de Manéah et de l’ENI, il faut prendre les contractuels. Vous allez voir aussi sur la liste, il y a plus de contractuels de Kankan que n’importe quelle région. On a fait ça pour aider nos frères. Mais est ce que le c’est le DPE ou l’IRE qui engage à la fonction publique ? NON. Donc, je vais appeler à Conakry pour dire que vous manifester ici » a fait savoir l’inspecteur
C’est à l’inspection régionale de l’éducation que les contractuels ont rebroussé chemin. Ils ont promis de continuer à se battre jusqu’à être dans la fonction publique sans passer par les concours.
Mohamed ALY
