Cela fait ce vendredi 10 janvier, 100 jours, depuis que la CRIEF a décidé de placer sous mandat de dépôt, le patron de Djoma Group, Kabinet Sylla « Bill Gates ».
Rien d’extraordinaire. Encore moins de nouvelles anomalies graves qui n’ont jamais été relevées dans la procédure, qui, depuis le début, laisse dubitative une opinion, quoique fugace de la mue annoncée de la justice guinéenne.
Le temps a eu raison de la diète médiatique à laquelle il a été astreint pour justifier la forfaiture. Le temps, les tâtonnements et délitements de la procédure ont pu retourner l’opinion qui a été pourtant convaincue du contraire à force de pédagogie destructive.
Pas besoin de rappeler les péripéties d’une traque déguisée aux allures de règlements de comptes. Pas besoin également de rappeler les ennuis et supplices qui ont caractérisé ses quelques moments de « liberté » du même Bill, ce depuis le départ du pouvoir de son ancien patron à Sekhoutoureya, Alpha Condé. Un patron dont les agissements emmitouflés dans les velléités folles et chimériques de retour au pouvoir sont dommageables à ses anciens collaborateurs. Et pourtant, c’est de la palissade, ces derniers ne comptent plus pour lui dans la mise en œuvre de son dessein.
Ces faits donnent très peu d’espoir à ceux qui rêvent d’une véritable mutation en Guinée, notamment dans le domaine de la justice, le talon d’Achille de tous les régimes successifs.
En dépit de tout, c’est toujours possible de rattraper le tir. De compter sur des magistrats qui voudront bien surprendre et qui comprennent qu’on ne défend pas une justice en l’avilissant.
Après 100 jours passés dans les conditions totalement à l’antipode d’une vie d’opulence qu’il s’est construite, il y a des dizaines d’années, à force de travail dur et d’abnégation, Bill Gate reste cependant optimiste. Embrigadé par une sorte de dogmatisme, il n’accuse personne. Il n’en veut aussi à personne, bien que ce soit clair pour bien de Guinéens que son sort a été décidé loin du cadre juridique, dans les lambris dorés antinomiques.
Il n’est pas non plus enivré d’être étonnamment le seul à croupir en prison parmi la ribambelle de cadres à la Présidence qui étaient dotés de budget, et qui s’autorisaient à manipuler le budget de la présidence .
A la prison, le patron du groupe Djoma apparait résilient. Les souffrances de ce reclus lui rappellent à l’esprit le purgatoire pendant son adolescence, quand il a risqué sa vie à la recherche de sa fortune.
Etant convaincu de son innocence, en tout cas rien ne prouve le contraire, jusqu’ici après des fouilles rondement menées à l’enquête préliminaire, Kabinet Sylla est d’autant convaincu que la justice sera dite, et qu’il retrouvera très bientôt les siens, notamment sa famille arrachée à son affection.
In Djoma Media