La détention de certains activistes de la société, des politiques, voire des religieux sans jugement, pendant plusieurs mois sont souvent dénoncés par des hommes de droits, notamment Me Salif Béavogui. Cet avocat au barreau de Guinée, regrette foncièrement, le non respect de la procédure pénale par la justice guinéenne, mais également par des auxiliaires de la justice. Il l’a dit ce mercredi,25 novembre 2020, au micro de l’un de nos correspondants basés à Conakry.
Revenant sur la détention de l’acteur du Front national pour la défense de la Constitution du 10 mai 2010, Foniké Menguè, il a déclaré. « Cette fois-ci, on ne l’amène plus au tribunal de première instance de Dixinn, mais plutôt de Mafanco, comme étant pris en flagrant délit en train de mobiliser des jeunes, pour des troubles à l’ordre public. On l’envoie devant le juge d’instruction en septembre, octobre, bientôt décembre 2020, jusque-là, pas de jugement».
Concernant le cas d’Ismaël Condé, vice maire de la commune de Matam, l’homme en blouse noire a laissé entendre : « en réalité, il est en prison, pour avoir changé de ligne politique ».
Et quant à Souleymane Condé, Roger Bamba et Youssouf Dioubaté : « les trois sont à la maison centrale pour avoir tenu des propos de nature à menacer la paix publique. Ce qui est faux et archi faux. Malick, 100 frontière lui, est interpelé, il y a au moins trois semaines, il est dans la cour de la direction centrale de la police judiciaire. Quand vous entrez, il vient vers vous, vous sentez qu’il n’a plus envie de rester là où il est ».
L’avocat explique que, dans les conditions normales, si quelqu’un est interpelé, ce dernier doit être interrogé et gardé pendant 48h. Et si les enquêteurs veulent approfondir, ils doivent renouveler la détention une seule fois. « Même en matière criminelle, on ne peut pas aller au de-là de 10 jours », a précisé Me Béa.
Richard Dassassa