Lors de la concertation entre le CNRD et les magistrats, ce mardi 21 septembre 2021, les décisions de justice non exécutées étaient à l’ordre du jour. Sortis satisfaits de la rencontre, les hommes en robe noire ont affiché une volonté de collaborer avec la junte, dirigée par le Colonel Mamady Doumbouya.
Au lendemain de sa prise de pouvoir, le président de la transition a fait savoir qu’en Guinée désormais, la justice sera la boussole qui orientera chaque Guinéen. Au sortir de cette concertation, les magistrats disent avoir rappelé cela et ils trouvent que cela est une libéralisation.
««Plus de pressions exécutives, plus de pressions politiques. Cela veut dire qu’à partir de maintenant, les magistrats n’auront plus de pressions pour leur empêcher de dire le droit comme il se doit. De notre côté, il faut s’attendre à l’application de la loi, la mise à mouvement public», a indiqué Alpha Seny Camara, procureur du tribunal de Kaloum.
«En réalité, nous avons répondu à l’appel du CNRD parce que depuis que le CNRD a dit que la justice doit être la boussole qui doit guider son action, nous avons été réconfortés. Et nous sommes venus dire au CNRD quels sont les défis auxquels nous sommes confrontés en terme d’indépendance, d’intégrité et en terme de moyen pour rendre une justice équitable, crédible et capable de sécuriser les justiciables et les investissements faits en République de Guinée. Et nous pensons avoir été compris à en croire, en tout cas, à l’allocution du président du CNRD, le colonel Mamady Doumbouya», enchaîne Elhadj Alpha Saliou Barry, Directeur national des affaires civiles et du sceaux au ministère de la justice.
«Nous sortons d’ici très satisfaits et très confiants en nous mêmes parce qu’on nous a dit que nous devons plus avoir peur de quoi que ce soit, il n’y aura plus de chasse aux sorcières, il n’y aura plus de peur et une autorité exécutive ne va plus se mêler aux décisions rendues par les cours et tribunaux», poursuit le magistrat.
Lors de la rencontre, ces magistrats ont signalé que la justice a rendu plusieurs décisions, par centaines, qui ne soient pas exécutées.
«Nous souhaitons que les décisions judiciaires rendues soient exécutées parce que la force de la justice réside à l’application de ses décisions. Des décisions non appliquées, ce n’est pas la peine de rendre justice», ont ils conclu.
Amara Sylla