Le gouverneur de la banque centrale de la République de Guinée (BCRG) est accusé dans un scandale financier, par les établissements Alsény Bangoura et associés. Face à son “refus” de comparaître devant le tribunal de première instance de Kaloum, deux avocats de la partie civile y voient une main noire du département de la justice.
Me Paul Yomba Kourouma et Me M’Bomby Mara, tous deux avocats au barreau de Guinée, ont conféré avec les médias ce vendredi 26 février 2021. Focus : “la prise en otage de la justice par la Chancellerie et le Parquet du Tribunal de première instance de Kaloum”. Une thématique liée au dossier Lounceny Nabé qui fait face à Alseny Bangoura.
« Le ministre de la Justice qui prenait position en faveur du gouverneur de la Banque centrale, à travers un communiqué où il a démenti le mandat d’arrêt est une grave intrusion. Le ministre de la justice devrait être entendu », a révélé Me Paul Yomba Kourouma.
Il signale aux médias qu’il y a un silence et un mutisme dans ce dossier. «Notre citation est en train d’être caduque et il n’ y a aucune issue. Cette attitude n’est pas la bonne, nous veillerons à ce que ce dossier soit jugé. Il faut que l’opinion sache que Lounceny Nabé et son institution ont dilapidé ce montant de 47 milliards GNF. Nous sommes confrontés à de sérieuses difficultés. Nous nous demandons quel stage de réorientation, le ministre de la justice a-t-il eu. Mais ce dossier, nous le poursuivrons.»
C’est pourquoi, d’après cet avocat au barreau de Guinée, « nous avons décidé que si le dossier n’est pas programmé le lundi en huit, de porter plainte contre le procureur du tribunal de Kaloum pour abus d’autorité, entrave à la justice. Faire disparaître ou soustraire un dossier frauduleusement, c’est une violation de la loi que nous condamnons. Nous apprenons même que le dossier est au niveau de la table du ministère de la Justice. Même s’il faut rencontrer le président de la République, nous le ferons. Et le montant de 47 milliards qu’il doit aux établissements Alsény Bangoura et associés, il le payera.»
Sirani Diabaté.