Être une mère célibataire en Afrique dans un environnement défavorable, est la chose la plus difficile pour une femme. Elles ont l’obligation de se battre pour tenir les deux bouts nuit et jour. Pourtant, la souffrance de ces femmes et filles reste toujours sous-estimée par bon nombre de personnes.
Ce lundi 27 juin 2022, une de nos reporters est allée à la rencontre d’une mère célibataire au quartier Dixinn centre. Il s’agit de Aïssatou Camara âgée de 19 ans, mère de trois enfants de père différents. Elle nous a raconté sa vie quotidienne lors d’un entretien qu’elle a accordé à notre rédaction.
<<Je suis tombée enceinte pour la première fois à l’âge de 14ans.Vue mon âge et ma corpulence physique, ma famille me poussait vers un avortement, mes ami(es) se moquaient de moi et tout mon entourage d’ailleurs. C’était un moment pénible pour moi. Je n’osais même pas sortir dehors à cause de l’intolérance de la société. Dieu merci, j’avais une mère qui me soutenait avant qu’elle ne décède. Aujourd’hui, je n’ai personne pour s’occuper de mes 3 enfants à part moi, les jumeaux qui auront bientôt 8 mois plus le premier garçon. A peine je gagne quelque chose à manger pour mes enfants à plus forte raison moi. Ma famille ne me voit plus comme une enfant. Parfois j’ai peur de savoir comment tout ça va se terminer ! “une enfant qui donne vie à une autre “… C’est triste, mais je continuerais à me battre pour ces innocents anges. Les responsables de mes grossesses quant à eux, brillent de par leur absence depuis toujours.>> confie-t-elle
Pour Fatoumata Kémoko Traoré, être une mère célibataire n’est pas une malédiction, mais une étape de la vie à surmonter
<< J’étais mariée au père de mon enfant. Tout allait bien dans notre foyer jusqu’à ce que je lui ai annoncé la nouvelle de ma grossesse. C’est de là, la mésaventure a commencé avec mon supposé mari, qui avait plusieurs fois tenté d’interrompre ma grossesse par multiples moyens. Mais sans succès. Et il a fini par disparaître un matin sans aucune note, ni un sou. Ça n’a pas été facile, mais je m’en suis sortie victorieuse. Aujourd’hui ma fille à 11 ans, je suis sa mère et son père à la fois, et sa sera ainsi pour toujours. C’est dommage qu’elle ne connaît pas son père, ni un membre de la famille de son père. D’ailleurs c’est mieux comme ça !>> explique t’elle
Nsira Sylla