Depuis 2 ans que la candidature de la Guinée est confirmée pour organiser la CAN 2025, apparemment, il n’y a aucun signe de début des travaux de ce grand évènement prévu dans 4 ans. À cette allure, à moins que l’on veuille bâcler l’organisation, la Guinée n’est pas en voie d’honorer son engagement.
Les raisons suivantes m’obligent cette conclusion :
1) Dans les villes concernées, il n’y a aucun début de travaux d’envergure ou de réhabilitation concernant les infrastructures fondamentales :
☆ les stades de compétition et les terrains d’entraînement des équipes.
☆ hôtels 4 étoiles pour les compétiteurs et ceux destinés à accueillir les supporteurs et les medias étrangers.
2) Dans les mêmes villes, il n’y a pas le moindre début d’aménagements des infrastructures publiques locales :
☆ voiries urbaines, y compris l’ouverture de nouvelles routes.
☆ l’extension de la ville par la création de nouveaux quartiers mieux assainis.
☆ l’implication de la SEG et de EDG pour les investissements liés à la fourniture correcte en eaux et en électricité.
☆ la construction des infrastructures de santé, de sécurité,…
☆ les investissements dans les sites touristiques.
3) Je ne vois pas des signes d’un véritable partenariat Public/Privé pour inciter le secteur privé à s’impliquer dans :
☆ la construction des infrastructures annexes pour ce genre de rassemblement (hôtels de petite envergure, de restaurants, de salles de spectacles, de boîtes denuit, habitations pavillonnaires,…)
☆ la création de sociétés de transport urbains et inter-urbains en vue de faciliter la mobilité urbaine et inter-urbaine.
☆ la création d’une compagnie aérienne pour permettre aux officiels, aux médias, aux compétiteurs et à leurs supporteurs, de rallier les villes de compétition.
4) Je ne vois pas de signe dans le sens de la formation des guides (maîtrise des langues étrangères et assistance à la découverte du pays par les étrangers) ; nous avons beaucoup de lacunes en la matière.
5) Je ne vois pas de signes d’implication et d’engouement des autorités et des communautés locales, des opérateurs économiques et des fils des régions concernées, pour leur permettre de fédérer leurs initiatives et leurs moyens, afin de rendre la fête belle dans leurs villes, chacun à sa manière.
En d’autres termes, il n’y a pas d’engouement réel, de nature à créer un esprit de compétition entre les villes, les régions, les acteurs économiques et les fils des localités retenues.
Je ne vois rien de rassurant, en dehors des déclarations d’intentions qui frisent l’utopie.
“Tout est prévu”, disent certains, pour ne pas fâcher le pouvoir ou les décideurs concernés.
Mais, en vérité (et à 4 ans de l’échéance), les autorités ne semblent pas mesurer l’imminence de certaines infrastructures qui auraient dû être en chantier à ce jour. Les pays les plus développés mettent les premiers coups de pioche bien avant. Les ouvrages sont parfois prêts et soumis aux premiers essais, un an avant le début des compétitions.
Pour une fois qu’elle est candidate, après 60 ans d’indépendance, notre pays devrait immédiatement mettre les bouchées doubles pour réussir sa CAN.
Nous ne devons pas échouer là où tous les autres ont réussi.
N’attendons surtout pas la dernière minute pour colmater les brèches.
ALORS, LEVONS-NOUS !
Auteur : Ibrahima Jair Keita