La prostitution est un phénomène qui continue à détruire à petit feu la vie des nombreuses jeunes filles et femmes à travers le monde. En Guinée, ce métier de prostitution a pris assez d’ampleur. Selon une dame rencontrée ce vendredi 9 septembre 2022, dans un quartier de Conakry qui est devenue joueuse de cauris, ce métier de prostitution est un faux bizness. Dans un entretien, elle a largement évoqué les conséquences néfastes liées à cette pratique.
<<Je suis guinéenne, j’ai mes 44 ans, je suis célibataire et mère de deux gosses de pères différents. J’étais belle ! Très belle à croquer ! Avec mes longues gigues et, tellement d’élégance naturelle, que je ne passais jamais inaperçue. Mais au lieu d’en tirer profit positivement, non ! Je me suis mise à la recherche d’une vie de luxe, au point d’être une proie facile pour tout homme. J’ai été employé dans un secteur déplorable dans ma société que vous appelez dans votre langage alsacien “travail du sexe”. Pendant 24 ans j’exerce ce métier avec fierté. Tout a commencé au collège lorsque j’ai été séduite par la gentillesse mortelle de mes copines, j’ai fini par rejoindre ce groupe de jeunes filles inconscientes. Un jour elles m’ont envoyé dans une boîte de nuit de la place, les copains d’abord et j’ai eu un contact d’un monsieur et le lendemain il m’a appelé d’aller chez lui et quand j’ai parlé à mes copines, elles m’ont dit de ne pas être en contact avec un homme qui ne peut pas me donner de sou et je leurs ai demandé comment ça se passe, elles m’ont souligné des grandes lignes et, quand je suis partie chez le monsieur, je lui ai fait comprendre que je suis chez lui pour l’argent et il avait accepté la proposition de la somme que je l’avais demandé. C’est le jour-là que je me suis rendue compte que je pouvais me permettre d’avoir tout ; je couchais avec mes professeurs pour me faire des bonnes notes de cours etc…
Petit à petit j’ai suivi ce chemin avec droiture qui m’a poussé à mettre finalement l’école de côté et rejoindre les clubs maquis et boite de nuit. Fumer, boire se droguer et puis se livrer au plaisir charnel dès la 1ère occasion qui se présente étaient les seules choses autour desquelles on pouvait me sentir à des kilomètres. Du jour au lendemain je répétais sans cesse ces mêmes habitudes croyant que ma vie était ainsi faite. Mais en vrai, je me trompais lourdement ! Et quand j’ai pris le goût et que je me suis rendue compte que c’est intéressant du coup, j’ai fait venir des centaines de copaines dans le milieu.
J’ai fait toute sorte de prostitution (j’ai été prostituée à domicile, les nuits, de la journée, par téléphone, même via les réseaux sociaux). Mais pour dire vrai, “la pauvreté n’est pas une excuse pour des bêtises” comme “la prostitution” parce que ça ne nous mène nulle part aux finales. Parmi cent prostituées, une seule arrive à terminer sa vie dans son propre foyer>> a-t-elle raconté dans une déception totale avant de souligner ceci :
<< Mon plus grand mal, c’est quand j’ai fait venir mes sœurs auprès de moi pour des raisons d’études, comme moi je n’ai pas pu terminer. Mais quelques années après, elles se sont lancées dans le même bizness que moi et je n’arrivais plus à leurs maîtriser. C’est ainsi que j’ai fini par leurs chasser de chez moi car ce n’était pas mon souhait de leurs voir dans ça. Mes enfants on grandit sans papa, de surcroît, je ne connais même pas qui sont les vrais pères ; Mes sœurs sont aussi devenues des prostituées; mais jusqu’à présent, ma famille reste dans la misère. C’est ainsi qu’en 2019, j’ai eu le courage de sortir dans les bars pour rester à la maison. Actu je vis grâce à mes cauris, ce qui fait de moi la confidente de toutes les jeunes filles et jeunes dames de mon entourage à l’exception de celles qui n’ont rien à raconter ou à demander comme conseil.
Ce qui reste clair dans tout ça, “le métier de prostitution est un faux bizness “>> s’est-elle confiée
N’sira Sylla