Le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant a affirmé samedi que la guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas était « entrée dans une nouvelle phase », trois semaines après le début d’une guerre déclenchée par l’attaque la plus meurtrière de l’histoire d’Israël.
L’ONU a dit craindre une « avalanche de souffrances humaines » dans la bande de Gaza où s’entassent quelque 2,4 millions d’habitants qui manquent d’eau, de nourriture, d’électricité, et qui se retrouvent depuis vendredi sans communications ni internet.
Depuis le 7 octobre, l’armée israélienne pilonne sans répit le petit territoire palestinien en représailles à l’attaque du Hamas depuis laquelle plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël, essentiellement des civils, selon les autorités locales.
Le Hamas, qui contrôle Gaza, a affirmé que 7.703 personnes, en majorité des civils, avaient été tuées dans les bombardements israéliens, le bilan le plus lourd depuis le retrait israélien du territoire palestinien en 2005, après 38 ans d’occupation.
L’armée israélienne a bombardé sans interruption dans la nuit de vendredi à samedi la bande de Gaza et mené une incursion terrestre sur le territoire d’environ 360 m2.
En tout, « 150 cibles souterraines » ont été frappées dans le nord de la bande de Gaza où, selon l’armée, le Hamas dirige ses opérations depuis un gigantesque réseau de tunnels sous-terrain.
Elle a fait état de « plusieurs terroristes du Hamas tués » dont un responsable « ayant pris part à l’organisation du massacre du 7 octobre » qui a profondément traumatisé la société israélienne.
Selon le porte-parole de la Défense civile à Gaza, Mahmoud Bassal, « des centaines d’immeubles et de maisons ont été entièrement détruits » dans les raids nocturnes.
Les bombardements les plus violents, selon des témoignages, se sont concentrés sur des zones aux alentours de deux hôpitaux, al-Shifa à Gaza-ville et un autre dans le secteur de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza.
« Nous avions l’habitude d’appeler nos proches pour savoir comment ils allaient mais la nuit dernière, nous n’avons pas pu le faire. Dans les rues, les gens sont devenus des corps sans vie qui marchent », raconte Jihad Mahdi, habitant de la ville de Gaza.
Ça bombardait de partout »
Dans le camp de réfugiés de Chati, dans les limites de Gaza-ville, les bombardements ont provoqué d’importants dégâts.
« Ce qui s’est passé à Chati est pire qu’un tremblement de terre », a déclaré à l’AFP un habitant, Alaa Mahdi, 54 ans. Ça bombardait de partout, la marine, l’artillerie et les avions. Qui frappent-ils, la résistance ? Non, les pauvres gens. »
Les bombardements se sont poursuivis samedi contre Gaza après des frappes sur le sud d’Israël qui ont fait trembler la ville d’Ashkelon, proche de Gaza, selon des journalistes de l’AFP.
La fumée et une odeur âcre de brûlé ont envahi l’air au lever du soleil à Ashkelon et Sderot, tandis que les avions de combat ont continué à voler à basse altitude et que l’on entendait des détonations en provenance de Gaza.
Dans la nuit, le Hamas, qui s’est dit « prêt » à faire face à une offensive terrestre israélienne annoncée depuis des jours, a fait état d’affrontements entre ses combattants et des soldats à Beit Hanoun (nord) et al-Boureij (centre), et a tiré des salves de roquettes vers Israël.
Après avoir annoncé une intensification de ses « frappes de manière significative » vendredi soir, l’armée a confirmé samedi que ses forces étaient « entrées dans Gaza et y avaient étendu leurs opérations », après deux incursions avec des blindés au cours deux nuits précédentes.
« Nous continuerons de bombarder depuis les airs et la mer », a indiqué le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari.
AFP