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Friday 22 November 2024

INTERVIEW: Abas Cissé migrant retourné témoigne: ‘les risques sont énormes, en travaillant on peux mieux gagner ici …’

Malgré plusieurs morts sur mer et dans le désert pour rejoindre les côtes occidentales, l’immigration clandestine reste un phénomène préoccupant. Un chemin semé d’embûches mais qui attire plein de jeunes africains aspirant trouver le bonheur en occident. Cependant, la traversée de la méditerranée est un tombeau ouvert pour les candidats à l’immigration. De retour, un migrant dans le Sud du pays se confie à votre quotidien en ligne www.lolaplus.org.

Lolaplus: Bonsoir M. Cissé

Abas Cissé : Bonsoir lolaplus.

Lolaplus: Présentez-vous

Abas Cissé: Je suis Abas Cissé migrant retourné de l’Algérie et de la Libye et président des migrants de Diécké.

Lolaplus: En qu’elle année avez-vous quitté la Guinée?

Abas Cissé : J’ai quitté la Guinée en 2015 pour la Libye, dans le souci d’aller en Europe.

Lolaplus: Avant de quitter la Guinée, qu’est ce que tu faisais comme activité?

Abas Cissé: avant d’entreprendre mon projet de voyage pour l’occident, j’étais d’abord élève. Je faisais la 8ème année mais un moment venu j’ai abandonné l’école pour gérer un télé centre.

Lolaplus : Qu’est-ce qui t’a poussé de prendre cette décision de quitter le pays?

Abas Cissé: Beh là ! Les raisons sont multiples. D’abord à cause du chômage et la pauvreté de ma famille mais surtout les amis à travers les réseaux sociaux avec les images qu’ils postaient . Cela m’a beaucoup excité à aller en aventure en bravant le désert et la mer.

Lolaplus: dites nous comment fut la traversée pour toi en allant pour la Libye?

Abas Cissé, une balle à l’épaule dans le pays Touareg.

Abas Cissé: J’ai commencé mon voyage par le Mali en passant par Gao et Kidal. C’est de là est parti mon premier malheur. J’ai été victime d’un attentat mené par les Touareg et au cours de cet attentat j’ai reçu une balle à l’épaule. Il a fallu l’intervention des forces de la MINUSMA pour nous secourir. Après avoir passé un bon temps au Mali, j’ai pris la route pour l’Algérie. Arrivé en Algérie, j’ai travaillé durement pendant deux ans dans les chantiers de construction comme manœuvre avec les Arabes qui n’ont pas pitié de la peau noire. Dès fois quand on travaille, les arabes là pouvaient confisquer nos petites sommes journalière qui étaient de 1000 dinar qui est équivalent à 75.000fg par jour.

Lolaplus: pourquoi tu as quitté l’Algérie pour la Libye tandis que tu gagnais un peu d’argent?

Abas Cissé : j’ai quitté l’Algérie pour la Libye dans l’espoir de regagner l’Italie mais dans des conditions très pénibles comme la précédente. J’ai été dépouillé par les rebelles avant d’être jeté en prison oὺ j’ai passé un an. Ce sont mes parents qui m’ont transféré de l’argent pour ma libération, et quand je suis sorti de la prison, j’ai cherché à rejoindre le Niger. C’est à partir du Niger j’ai été identifié par OIM et l’organisation internationale pour la migration m’a aidé à rentrer au pays jusqu’à N’zérékoré. A mon arrivée ici, j’ai bénéficié d’une formation en technique de montage de projet par l’OIM oὺ d’ailleurs des promesses pour notre réinsertion socioprofessionnelle ont été tenues par OIM. Mais jusque-là on ne voit rien.

Lolaplus: Votre mot de la fin ?

Abas Cissé: mon dernier mot, c’est un message pressant à l’endroit de mes amis qui veulent quitter la Guinée. Je les conseille de rester, les risques sont énormes. En travaillant, on peut tout gagner ici. On est mieux chez-soi. Je profite aussi de l’occasion pour demander à OIM-Guinée d’aider les migrants retournés à trouver le travail, à travers le soutien financier de nos projets montés.

Lolaplus: Merci Abas Cissé

Abas Cissé : c’est à moi de vous remercier pour avoir pensé à nous.

Propos recueillis par Jean Pierre Sangbalamou pour lolaplus.org

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