Depuis l’annonce de la mise en place des délégations spéciales, les réactions fusent de partout, tant chez les responsables de la société civile que chez les politiques. L’ancien préfet Nzérékoré, membre influent de la coordination régionale du Manding pense que le CNRD veut installer ses partout pour protéger son régime transitoire.
“Pour mettre en place une délégation spéciale, il faudrait que l’équipe de la mairie ait commis une faute grave, soit pour détournement, soit pour violation de certains principes. À ce moment-là, le ministre de l’Administration du territoire peut limoger le maire et toute son équipe. Cependant, en le faisant, il faudrait que le préfet de tutelle écrit au ministre. S’il estime que c’est justifié, il demande au même préfet de proposer une liste crédible pour qu’il puisse les nommer et les placer à la délégation spéciale. Lorsque cette liste parvient au ministre, c’est lui-même qui nomme le président et les membres. Mais aujourd’hui, s’il faut mettre en place ces délégations spéciales, c’est un peu excessif.
Mais en tant que politique, qu’est-ce que nous voyons derrière cela ? Une idée cachée. Cette idée cachée consiste à prendre le contrôle de tous les appareils administratifs du pays. Les sous-préfets, les préfets, les gouverneurs sont tous des militaires, des gendarmes ou des policiers. Que faut-il faire maintenant ? Remplacer les maires, les représentants de la population, les conseillers communaux pour prendre le contrôle de tous les appareils du pays. C’est l’idée que nous percevons derrière la mise en place des délégations spéciales”, a laissé entendre Sory Sanoh qui fut membre de la délégation spéciale de la commune urbaine de Kankan en 2014.
Ousmane D Yansané