La mise en place des démembrements au sein de la CENI a souvent, suscité des débats au sein de l’opposition guinéenne. Cela s’expliquerait par le fait que chaque parti tient à participer à l’organisation et à la gestion des élections. L’idée même de la mise en place de la CENI et de ses démembrements ressort de la volonté des acteurs politiques de faire en sorte que chaque compétiteur puisse, à travers ses représentants, observer les différentes opérations pour s’assurer de leurs crédibilités.
Même si ce n’est souvent pas le cas, seuls les candidats aux élections devraient avoir des représentants dans ces démembrements parce qu’ils sont les principaux concernés. La répartition de ce quota a connu plusieurs modalités selon la Loi en vigueur.
Au micro du reporter de LolaPlus.org, le secrétaire chargé des questions politiques du parti Bloc Libéral s’est exprimé sur ce sujet brulant qui domine l’actualité politique.
Le Bloc Libéral est-il victime de complot au sein de l’opposition ?
Pour répondre cette question, Samuel Kourouma, secrétaire chargé des questions électorales du parti, a abordé le sujet en ce sens :
‘’il faut revenir aux préparatifs de l’élection présidentielle de 2015. A l’époque, selon la Loi sur la CENI en vigueur, dans chaque CEPI (Commission électorale préfectorale indépendante) et CECI (commission électorale communale indépendante) l’opposition devrait fournir cinq (05) commissaires à part Ratoma et Matoto où l’opposition devrait fournir 10 commissaires à cause de la grandeur de ces circonscriptions. Dans les CESPI (commission électorale sous préfectorale indépendante), l’opposition devrait fournir au moins 2 représentants selon la superficie de la circonscription.
Bien que le BL soit candidat, il a été lésé dans la répartition en n’obtenant moins de 10 places sur au moins 1200 places sur toute l’étendue du territoire national. L’argument, avancé pour justifier ce hold-up était que le BL est un petit parti. Malgré cela, le Bloc Libéral a participé aux élections et s’est classé 4ème devant certains partis qui ont été favorisés dans la répartition.
Ensuite sont venues les élections communales de 2018. Là aussi les sièges octroyés à l’opposition ont été réparti au gré des humeurs et encore c’est le BL qui est lésé dans la répartition. Il faut rappeler qu’à l’époque, c’est l’UFDG qui faisait cette répartition et il fallait cravacher dure en tout cas au BL pour espérer obtenir une place dans un démembrement. En guise d’exemple, après plusieurs tractations, le BL avait obtenu deux places dans chacune des communes de Ratoma et Matoto. Nous avons été surpris de nous retrouver avec une seule place dans chacune de ces communes. A l’époque, l’argument qui avait prévalu pour la répartition des sièges de 2013 a été mis de côté.
Lorsque la crise s’est déclenchée au sein de l’opposition par le fait que le BL ait pu bloquer l’installation dans certaines communes notamment à Pita, les leaders des autres partis politiques ont plaidé pour le maintien de la répartition de 2015 en faisant un petit réajustement sachant bien que le BL n’aurait pas sa place méritée. D’ailleurs le leader de l’UFDG est allé jusqu’à promettre que pour la prochaine répartition, le Bloc Libéral aura la place qu’elle mérite. Soucieux de l’unité de l’opposition, cela fut accepté par les responsables du BL. Et là aussi, le Bloc Libéral a confirmé sa 4ème place et 3ème dans l’opposition.
Entre temps, la Loi sur la CENI fut modifiée avec la complicité de ces partis d’opposition notamment dans ses dispositions faisant allusion à la composition de la CENI et de ses démembrements. Désormais, le nombre de commissaires dans une circonscription est égal au nombre de quartier /district ou sous-préfecture selon qu’elle soit une commune rurale / urbaine ou préfecture plus un.
Et, en violation de l’esprit de la mise en place de la CENI qui voudrait que tous les compétiteurs soient présents, ils ont préféré se répartir les places en disant que le nombre de places doit être au prorata du résultat obtenu lors des élections nationales et communales.
Avec ce deal entre le RPG Arc-en-ciel et l’UFDG, ils savaient pertinemment qu’ils allaient se partager plus de 90% des places disponibles au détriment des autres candidats. Par cette Loi, le BL qui est la quatrième force politique du pays fût exclue de la CENI centrale et comme de part le passé, le parti se retrouve derrière des partis politiques d’oppositions qui ont eu moins de voix que lui, lors des deux dernières élections’’.
Parlant de la méthode de calcul politique qui peut donner plus de places à un parti qui a eu moins de voix aux élections, Monsieur Kourouma dira :
« C’est le calcul de la haine. Il apparaît clairement que depuis l’installation des démembrements de 2014, le BL est victime des manœuvres des partis d’opposition qui veulent coûte que coûte maintenir le BL en bas de l’échelle malgré les résultats qu’il obtient sur le terrain ».
Samuel Kourouma a enfin confié que cette fois-ci, qu’ils useront de tous les moyens légaux pour empêcher l’installation des commissaires de l’opposition si la valeur du Bloc Libéral n’est pas reconnue comme 3ème force d’opposition en Guinée.
De Conakry – Faya Moussa ll KAMANO pour LolaPlus.org
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