Les déclarations du Président élu de la Guinée Bissau ont fait couler beaucoup d’encres et de salives et loin de moi l’idée d’apporter un jugement quelconque mais plutôt mon analyse de la situation.
Nous savons tous que la Guinée Conakry aida la Guinée Bissau, l’Angola et le Mozambique dans leurs luttes de libération. Pour le cas de la Guinée Bissau, le PAIGC (Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap Vert), avait sa base en Guinée et son leader Amilcar Cabral fut assassiné en Conakry.
Permettez-moi un petit exemple pour comprendre la suite de mon texte, Monsieur X a une bonne situation sociale à Conakry et il y a dans son quartier, un jeune étudiant qui se bat comme il peut pour ses études. Monsieur X se propose de l’aider et même de l’héberger. A la fin des études, quelques jours avant la remise des diplômes, Monsieur X dit « mon cher ami, je t’ai aidé dans tes études et j’aimerais avoir 15% de ton salaire mensuel… ». L’étudiant découvre en fait que l’aide était motivée.
C’est l’illustration parfaite de la relation entre les deux Guinée, le PAIGC va se rendre compte de la visée impérialiste de Sékou Touré sur leur pays qui voulait en faire une partie de la Guinée Conakry, ce qui irrita beaucoup. De Sékou Touré au Général Lansana Conté, notre pays a toujours eu une attitude paternaliste envers la Guinée Bissau. C’est le premier aspect.
Un second est que le PAIGC qui a conduit à l’indépendance, considère le pays comme une sorte de propriété qu’aucun membre d’un autre parti ne doit diriger. C’est le même cas de figure qu’au Zimbabwe, malgré les crises économiques et les écarts de Mugabe, les anciens maquisards ne l’abandonnèrent jamais. C’est quand Mugabe s’apprêta à franchir la ligne rouge c’est-à-dire à vouloir donner le pouvoir à sa femme, que ces anciens compagnons le déposèrent (dans le respect avant avantages), pour confier le pays à un des leurs.
Revenons à la Guinée Bissau.
Les multiples crises en Guinée Bissau vont pousser certains politiques à la dissidence par rapport au PAIGC qui n’est plus proche du peuple et une grande partie de ce peuple sera attentive aux dissidents ceci explique en partie leur victoire.
Le Président Guinéen Alpha Condé, nommé comme médiateur de la crise Bissau Guinéenne, aura souvent une position ambiguë et pire, il a soutenu un camp pendant les élections présidentielles. Voilà l’origine de la colère du camp Embalo. N’oublions pas que la position ambigüe de notre Président dans la crise Togolaise provoqua aussi la colère de l’opposition togolaise.
On aime ou on n’aime pas la façon dont le Président élu Embalo exprima sa colère, en tout cas elle fut exprimée. Il y a en ce moment en Afrique des jeunes politiques et/ou activistes qui expriment clairement leur opposition à l’ingérence des puissances occidentales dans les affaires Africaines mais également au paternalisme de certains pays Africains envers d’autres pays Africains. C’est le sens de la phrase « Il y a des Petits Pays mais pas des Petits Etats ».
Le Gouvernement de Guinée Conakry dit qu’il n’a pas d’ambitions en Guinée Bissau, je veux bien le croire mais il faut dire que notre pays a intérêt à changer sa politique étrangère envers ses voisins : la Guinée Bissau, le Libéria et la Sierra Leone.
En Guinée, nous avons des Politiques et des Politico-Clowns ; ces derniers, guidés par leur ventre, se croyant plus royalistes que le Roi, font des sorties qui n’honorent pas notre pays. La politique est un métier qui se fait avec la tête et non avec les émotions.
C’est ma petite analyse que je dépose là.