En Guinée, l’évaluation des partis politiques a commencé mercredi. Le gouvernement lance une tournée dans les 33 préfectures pour s’assurer de la conformité de près de 200 formations politiques officiellement agréées. Mais alors que la junte du général Mamadi Doumbouya durcit le ton contre toute voix critique, notamment avec la fermeture des médias audiovisuels indépendants les plus suivis, certains partis politiques, qui ont déjà été évalués il y a un an, voient dans ce deuxième recensement une opération d’élimination des forces d’opposition.
C’est la question qui revient systématiquement : pourquoi lancer une deuxième évaluation des partis à peine un an après la première ? Sur les 187 formations que compte la Guinée, seules quatre avaient refusé de recevoir les équipes du ministère de l’Administration du territoire, dont le RPG, le parti de l’ex-président Alpha Condé.
Les autres formations d’importance comme l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et l’UFR de Sidya Touré avaient joué le jeu l’an dernier. Le gouvernement n’avait pas indiqué d’anomalies, d’où leur étonnement face à cette nouvelle opération !
Des questions sur certains critères
Mais certains critères de l’évaluation pourraient les mettre en difficulté. Ni l’UFDG, ni l’UFR n’ont organisé de véritables congrès depuis de longues années. Pour le parti de Cellou Dalein Diallo par exemple, le dernier remonte à 2009.
Seront aussi analysés les modes de financement des partis souvent jugés opaques. Un cadre de l’UFR explique anonymement que « tout le monde sait que les cotisations des adhérents sont généralement insuffisantes du fait des faibles revenus des militants ».
Pour le politicien, le général-président Mamadi Doumbouya, après avoir éteint la presse, cherche désormais à se débarrasser de tout obstacle à son maintien au pouvoir.
Avec rfi