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Saturday 23 November 2024

Guinée : une cinquantaine de cas de fièvre jaune dans le nord-ouest du pays (OMS)

Une épidémie de fièvre jaune, signalée dès la fin du mois d’octobre, touche le nord-ouest de la Guinée où une cinquantaine de cas ont été détectés, a annoncé, mercredi soir, l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

« Entre le 6 novembre et le 15 décembre 2020, 52 cas suspects de fièvre jaune (FJ), dont 14 décès, ont été signalés en Guinée », a précisé l’OMS.

Le bulletin épidémiologique de l’agence sanitaire de l’ONU précise que 50 cas ont été signalés dans le district sanitaire de Koundara, dans le nord-ouest de ce pays d’Afrique de l’Ouest. Un autre cas a été confirmé dans le district sanitaire de Dubreka (près de la capitale Conakry, dans le sud-ouest de la Guinée) et un autre dans le district sanitaire de Kouroussa, dans le centre du pays.

Sur 14 décès enregistrés, 9 sont survenus dans un hôpital et 5 dans la communauté. Parmi les 14 décès, 4 échantillons ont été prélevés; qui étaient tous négatifs pour la fièvre jaune.

Des analyses effectuées au Laboratoire des fièvres hémorragiques virales de Nongo, à Conakry, ont révélé que 10 cas suspectés étaient positifs aux anticorps IgM pour la fièvre jaune. Parmi ceux-ci, huit provenaient de cas suspects non vaccinés de Koundara, un de Dubreka et un de Kouroussa. Des tests supplémentaires effectués à l’Institut Pasteur de Dakar (IPD) au Sénégal ont également révélé que huit échantillons de Koundara présentaient des signaux positifs pour la fièvre jaune.

A la suite de la notification des trois premiers cas confirmés, quelque 3.000 enfants âgés entre neuf mois et cinq ans ont été vaccinés contre la fièvre jaune. Il n’existe pour l’instant aucun médicament antiviral spécifique contre la fièvre jaune. Un bon traitement symptomatique en milieu hospitalier améliore les taux de survie.

Recherche active de cas et vaccination

Selon la classification de la Stratégie mondiale pour l’élimination des épidémies de fièvre jaune (EYE), la Guinée est considérée comme « un pays endémique à haut risque ». Conakry a mis en place une vaccination de routine pour les enfants à partir de neuf mois et pour les voyageurs internationaux.

Mais selon les estimations de l’OMS et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), la couverture vaccinale contre la fièvre jaune en Guinée n’était que de 40% pour les années 2016 à 2019. Un taux qui est « en dessous du niveau nécessaire pour maintenir l’immunité de la population ». Selon l’OMS, la dernière tranche des campagnes de vaccination préventive de masse en Guinée s’est achevée en 2010.

En réponse à ces nouveaux cas de fièvre jaune dans le pays, le centre d’opération d’urgence de santé publique du district sanitaire de Koundara a mis en place une réponse coordonnée par le ministère guinéen de la santé. Les activités de réponse sanitaire mises en œuvre comprennent également des enquêtes approfondies sur les cas suspects de fièvre jaune, la recherche active de cas, la vaccination initiale réactivée sur les cas suspects de fièvre jaune.

L’autre volet de la réponse mise sur une gestion clinique, le contrôle des vecteurs, la communication des risques et l’engagement communautaire, le transport ainsi que l’analyse des échantillons au laboratoire de Conakry et à l’Institut Pasteur de Dakar.

L’OMS et ses partenaires continueront d’aider les autorités locales à mettre en œuvre des mesures ciblées de lutte contre les vecteurs de la transmission dans les centres urbains afin de maîtriser et interrompre l’épidémie actuelle.

Le virus est endémique dans les régions tropicales d’Afrique et d’Amérique du Sud

D’une manière générale, dès que des cas de fièvre jaune sont notifiés dans un pays, l’OMS encourage généralement ses États membres à prendre toutes les mesures nécessaires pour tenir les voyageurs bien informés des risques et des mesures préventives, y compris la vaccination.

Pour l’agence onusienne, les voyageurs doivent également être informés des symptômes et des signes de la fièvre jaune. D’autant que le retour de voyageurs viraux peut présenter un risque pour l’établissement de cycles locaux de transmission de la fièvre jaune dans les zones où le vecteur est présent.

Le virus de la fièvre jaune est endémique dans les régions tropicales d’Afrique, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. C’est une maladie hémorragique virale aiguë transmise par des moustiques infectés. Les symptômes sont les suivants : fièvre, céphalées, ictère, myalgies, nausées, vomissements et fatigue. Et dans une petite proportion des cas, les patients contractant la maladie développent des symptômes sévères et environ la moitié d’entre eux meurent dans les sept à 10 jours.

La prévention de la fièvre jaune est possible grâce à un vaccin extrêmement efficace, sûr et peu coûteux. Selon l’OMS, une seule dose de celui-ci confère une immunité durable et protège à vie contre la maladie, sans qu’il y ait besoin d’une dose de rappel. Le vaccin confère une immunité efficace dans les 30 jours pour 99% des sujets vaccinés. 

SOURCE : OMS

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