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Thursday 19 September 2024

Guinée /surpopulation carcérale : Me Mohamed Traoré dénonce

 Le décès de Roger Bamba, militant de l’Union des forces démocratiques de Guinée, UFDG a relancé le débat de la chaîne de procédure pénale de l’appareil judiciaire Guinée. Outre cette procédure,les conditions des pensionnaires dans les différentes maisons d’arrêt du pays sont déplorables.

« Il y a une tendance systématique de la part des Juges d’instruction d’envoyer des gens en détention provisoire, même lorsque les conditions ne sont pas réunies. Les Juges d’instructions doivent s’abstenir d’envoyer en prison des citoyens contre lesquels des procédures sont ouvertes », a fait savoir Me Mohamed Traoré.

L’ancien bâtonnier de déplorer par la suite la banalité avec laquelle, les Juges envoient les gens en détention. « Il y a des cas qui ne méritent vraiment pas un placement en détention provisoire. Avec le cas de Roger Bamba, après qu’on est terminé la procédure de l’information judiciaire, on aurait bien fait d’organiser son procès pour qu’il soit situé sur son sort. Pour qu’il sache que ce qui lui a été reproché était fondé ou pas, mais on lui laisse comme ça en détention. »

Me Traoré a par ailleurs précisé que dans ce genre de dossier, l’indépendance de la justice n’est que de l’utopie. « C’est une chimère lorsqu’on parle d’indépendance de la justice concernant certains types de dossiers. Nous savons que les juges n’ont pas souvent les mains libres, quand il s’agit de ce genre de dossier. Bien entendu pour faire bonne figure chacun viendra dire, la justice est indépendante, mais au fond, elle ne l’est pas ».

Pour sa part l’ancien président de l’Institution nationale indépendante des droits de l’homme, Mamadi Kaba de souligner que l’État guinéen a un lourd héritage d’impunité. Pour lui, la plupart de ceux qui doivent être en prison, ni sont pas.

« Ceux qui ont volé les œufs, remplissent nos prisons, pendant que ceux qui ont volé des bœufs et qui ont tué le propriétaire du bœuf sont en train de se promener sans être inquiétés. Je pense que c’est une situation qui est assez déplorable. Nous vivons avec des grands bandits dans les quartiers, mais personne n’ose les dénoncé, parce que quand vous les dénoncez, demain vous serez leur prochaine cible. On les arrête pour quelques heures et puis, ils se retournent contre vous », a conclu l’activiste de droits de l’homme.

Richard  Dassassa pour Lolaplus.org

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