La fille de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Elhadj Boubacar Biro Diallo, croise le fer avec le militant du RPG, Ousmane Gnelloy Diallo devant les juridictions nationales depuis plusieurs mois. Dans la journée du jeudi, c’est un autre feuillonton judiciaire qui a fait la une des médias nationaux.
Le jeune militant de l’ex parti au pouvoir, est poursuivi pour “injure publique et menace de mort“, contre dame Kadiatou DK Diallo.
Arrêté puis jugé par le tribunal de première instance de Dixinn, à 5 ans de prison ferme, le prévenu semble être sur la voie de rester encore à la maison d’arrêt de Conakry. En tout cas, l’audience du jeudi à la cour d’appel, en dit long, même si Ousmane Gnelloy a présenté ses excuses.
Au lendemain de cette autre phase de comparution du prévenu, Maître Pépé Antoine Lamah, avocat de la plaignante, a indiqué que la culpabilité d’Ousmane Gnelloy n’est pas écartée.
« C’est avec beaucoup de satisfaction que nous avons plaidé dans ce dossier. La culpabilité du prévenu n’est pas du tout écartée. La défense elle-même a reconnu la responsabilité pénale d’Ousmane Diallo alias Gnelloy quant au fait d’injures à lui reprocher. Elle a par contre plaidé la relaxe pour le délit de menace. Le ministère public a requis la responsabilité du prévenu pour ces deux infractions et sollicité une clémence de la cour en raison du fait que c’est un délinquant primaire », a fait savoir l’avocat.
Par contre, l’avocat du prévenu a toutefois démontré une réaction plutôt positive.
«Contrairement à l’envergure que l’opinion a, à ce procès, c’est un simple dossier. Nous pensons que les choses se sont passées dans la meilleure condition. Et pensons que le juge sera au dessus de l’opinion et il rendra sa décision conformément à la loi. Nous sommes confiants», a laissé entendre Me Almamy Samory Traoré.
Retour sur le processus
Ousmane Gnelloy Diallo ,ce jeune militant qui se faisait appeler, ministre de la défense d’Alpha Condé sur les réseaux sociaux, a été reconnu coupable des faits d’injures publiques et menaces de mort réitérées aux préjudices de Kadiatou Biro Diallo.
Dans l’action publique, le juge Charles Wright (alors, juge au TPI de Dixinn ), a condamné Ousmane Gnelloy à 5 ans d’emprisonnement et au paiement de 2 millions GNF d’amende.
Il a également interdit au prévenu d’exercer certains droits civiques et civils. Il s’agit notamment:
1) Interdiction d’être nommé à un emploi administratif
2) Interdiction du port d’arme ou de la détention d’arme
3) Interdiction de déposition en justice comme témoin sauf réquisition du ministère public
4) Interdiction d’être désigné comme membre d’une délégation représentant la Guinée à l’étranger.
Outre ces décisions du juge Alphonse Charles Wright, Ousmane Diallo a été également condamné à des peines complémentaires. Il lui est désormais interdit de séjourner dans les lieux abritant la partie civile, pendant cinq ans après la fin de l’exécution de sa peine. Il lui a été aussi été interdit d’être sur les réseaux sociaux notamment ou toute autre voie de communication en République de Guinée sous la surveillance de l’autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT) et l’agence nationale de sécurité des Cybers informatiques (ANCSI Guinée).
Dans l’action civile, Ousmane Gnelloy est condamné au paiement de 5 000 GNF à Kadiatou Biro Diallo pour les préjudices qu’elle a subis.
Il doit également faire publier cette décision à trois publications de presse écrite ou dans quatre services de communication au public par voie électronique à savoir Le Lynx, L’Indépendant, Le Populaire, Mosaïqueguinee, Guineenews et Guineematin. Met les charges et frais aux dépens du prévenu.
Par Abdoul Condé