La prise du pouvoir par les forces de défense et de sécurité le 05 Septembre, marque la fin d’un régime qui était aux abois. Cet événement historique survenu dans un contexte socio politique particulier, suscita l’extase d’un peuple dont l’espérance légitime ne rimait plus qu’avec désenchantement et misère quotidienne.
La rupture de l’ordre constitutionnel et la dissolution des institutions par le Comité National du Rassemblement et le Développement en est l’une des conséquences de droit. Ce qui ouvre la voie de facto à une période transitoire.
Cette transition dont la durée reste encore non précisée, demeure le point saillant qui cristallise toutes les attentions.
La mise en place des institutions fortes et crédibles requiert une durée de transition raisonnable, non brusquée eu égard à l’état de fébrilité de nos institutions longtemps inféodées aux desideratas du prince et de la singularité de notre histoire démocratique.
Des institutions qui avaient perdues toute indépendance d’action depuis des lustres, voyant ses textes de lois caricaturés pour assouvir la boulimie despotique d’un individu.
Circonscrire cette transition à l’unique objectif électoral, serait une erreur monumentale, car toutes celles que notre pays à enregistré ont ouvert un large boulevard à toutes les dérives autocratiques et totalitaires.
L’argument fallacieux du régime défunt, pour légitimer sa forfaiture constitutionnelle, fut la remise en cause préjudiciable de la constitution de 2010. Cet acte pourtant aura été approuvé par le conseil national de la transition d’alors, qui faisait office d’assemblée nationale.
Pour ainsi pallier les erreurs du passé la voie référendaire demeure le canal juridiquement idéal pour l’adoption d’une nouvelle constitution, qui prendra en compte les aspirations pressantes et légitimes des Guinéens.
La refondation de notre état passera indubitablement par la réduction des pouvoirs colossaux de l’exécutif. Car au vu des prérogatives pharaoniques, que lui confère l’ancienne constitution, le régime politique Guinéen de par sa nature présidentialiste, garantit une concentration nombriliste et sans partage des pouvoirs au niveau du seul président.
Pour paraphraser Montesquieu dans son célèbre ouvrage “De L’ESPRIT DES LOIS” publié en 1748, disait ceci: “le Pouvoir doit arrêter le Pouvoir car tout homme détenteur d’une parcelle d’autorité est appelé à en abuser”.
Pour une transition réussie optons pour des solutions pérennes en évitant les raccourcis, qui sont souvent des chemins simplistes et escarpés, ce qui pourrait nous être fatal.
Kader Diaré
En service au projet d’Appui au Développement Agricole Financé par le Fonds Abu Dhabi pour le Développement (FADD)