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Friday 22 November 2024

Guinée: Quelle approche pour une transition réussie? (Tribune)

La prise du pouvoir par les forces de défense et de sécurité le 05 Septembre, marque la fin d’un  régime qui était aux abois. Cet événement  historique  survenu dans un contexte socio politique particulier, suscita l’extase d’un peuple dont l’espérance légitime ne rimait plus qu’avec désenchantement  et misère quotidienne.

La rupture de l’ordre constitutionnel et la dissolution des institutions par le Comité National du Rassemblement et le Développement  en est  l’une des conséquences de droit. Ce qui ouvre la voie  de facto à une  période transitoire.

Cette transition dont la durée reste encore non précisée, demeure le point saillant qui cristallise toutes les attentions.

 La mise en place des institutions fortes et  crédibles  requiert une durée de transition raisonnable, non  brusquée eu égard à l’état de fébrilité de nos institutions longtemps inféodées aux desideratas du prince et de la singularité de  notre histoire démocratique.

Des  institutions qui  avaient perdues toute indépendance d’action depuis des lustres, voyant ses textes de lois caricaturés pour assouvir la boulimie despotique d’un individu. 

Circonscrire cette transition à l’unique objectif électoral,  serait une erreur monumentale, car toutes celles que notre pays à enregistré  ont ouvert un large boulevard  à toutes les dérives autocratiques et totalitaires.

L’argument fallacieux du régime défunt, pour légitimer sa forfaiture constitutionnelle, fut la remise en cause préjudiciable   de la constitution de 2010. Cet acte pourtant aura été approuvé par le conseil national de la transition d’alors, qui faisait office d’assemblée nationale. 

Pour ainsi  pallier les erreurs du passé la voie  référendaire demeure  le canal  juridiquement idéal  pour l’adoption d’une  nouvelle constitution, qui prendra  en compte les  aspirations pressantes et  légitimes des Guinéens.

La refondation de notre état passera indubitablement   par la réduction  des pouvoirs colossaux de l’exécutif. Car au vu des   prérogatives pharaoniques, que  lui confère l’ancienne constitution, le régime politique Guinéen  de par sa nature  présidentialiste, garantit une concentration nombriliste et  sans partage  des pouvoirs au niveau du seul président.

Pour paraphraser Montesquieu dans son célèbre ouvrage  “De L’ESPRIT DES LOIS” publié en 1748,  disait ceci:  “le Pouvoir doit arrêter le Pouvoir car tout homme détenteur d’une parcelle d’autorité est appelé à en abuser”.

Pour une transition réussie optons pour des solutions pérennes  en évitant les raccourcis, qui sont souvent des chemins simplistes et escarpés, ce qui pourrait nous être fatal. 

Kader Diaré 

En service au projet d’Appui au Développement Agricole Financé par le Fonds Abu Dhabi pour le Développement (FADD)

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