Le gouvernement Guinéen, dirigé par Ibrahima Kassory Fofana, avait annoncé des mesures de riposte dans la lutte contre la pandémie du Covid-19, apparue depuis le 12 mars dernier en Guinée. Parmi Ces mesures, les enseignants évoluant dans les établissements privés à travers le pays, ont été ignoré, alors que ces hommes de craie sont payés en fonction du service rendu.
Depuis la prise de cette décision ordonnant la fermeture des classes sur toute l’étendue du territoire national, les enseignants des écoles privées arrivent difficilement à joindre les deux bouts. Abandonnés par les fondateurs et les autorités, ces instituteurs réunis en plateforme, veulent désormais passer à la vitesse supérieure. Dans une déclaration rendue publique ce lundi, 11 mai 2020, ils n’ont pas manqué de donner une alerte aux autorités.
« la plateforme des enseignants des écoles privées de Guinée (PEEPG) informe les autorités que si rien n’est fait très rapidement pour les enseignants du privé. Nous serons amenés à organiser une marche pacifique nonobstant des mesures sanitaires établies. Notre instinct de conservation nous poussera à briser les interdits au risque d’attraper le COVID-19 car aujourd’hui il est mieux pour nous d’aller à Donka que de Mourir de faim aux cotés de nos différentes familles. Nous ne sommes pas prêts à vivre dans les rues dans un pays où il y a des institutions, nous ne sommes pas à trépasser dans une nation où le secours est constitutionnel», ont menacé les membres de la plateforme.
Justement sur la base institutionnelle, ces enseignants sont partis de la Nouvelle Constitution Guinéenne au titre II, qui parle des droits, libertés et devoirs en son article 6 alinéa 2 qui dispose que: ” toute personne dont la vie est en péril a droit au secours”. Dans l’esprit donc de cet article, ils réclament aux autorités, ce droit de secours.
« Face à cette situation désastreuse la plateforme des enseignants des écoles privées plaide comme elle l’a toujours fait, le gouvernement de bien vouloir penser à un plan d’assistance sociale et d’ordonner aux fondateurs d’écoles privées de nous payer l’intégralité de nos salaires. Il revient au gouvernement de trouver une solution plus générale et plus durable en ces périodes difficiles», ont exhorté ces hommes de la craie.
Après cette fermeture involontaire des classes, quelques fondateurs des écoles privées du pays, font le sourire à certains de leurs enseignants, en les accordant des privilèges. Bien consciente de cette réalité, la plateforme des enseignants des écoles privées de Guinée, demande aux autres fondateurs de prendre leur situation à bras le corps, conformément aux dispositions du code de travail en payant l’intégralité de leurs salaires.
« Nous remercions cependant les efforts de certains fondateurs qui continuent à donner le sourire à leurs employés malgré les difficultés auxquelles ils sont eux aussi confrontés. Aux autres d’emboiter les pas car, les moments d’intimité que nous avions réussi à construire au-delà des relations professionnelles, exigent moralement d’eux une commisération, une compassion à notre égard en ce temps de souffrance extrême».
Conakry Robert Mellano pour lolaplus.org