En Guinée, nous avons toujours disposé d’un potentiel important de ressources minières, de ressources humaines, halieutiques et agroforesteries, considérées comme des leviers incontournables de l’émergence économique.
Par contre, la Guinée reste et demeure l’un des pays les plus pauvres au monde. Pour preuve, selon le dernier rapport du PNUD en matière du développement humain, la Guinée est classée 178ème sur 189 pays
avec un peu moins de la moitié des guinéens (44%) vivant en dessous du seuil national de la pauvreté qui est estimé à 13.000 GNF par personne et par jour.
Il n’est pas inutile de rappeler que cette réalité socio-économique alarmante de la Guinée est plus reluisante aujourd’hui qu’hier et cela depuis 1984.
Alors qu’est ce qui n’a pas marché ?
Dans un perpétuel recommencement, nous avons été témoins, jour après jour, de la recomposition du système qui a été combattu et vaincu par nos pères fondateurs. Nous avons vu les pratiques bannies être restaurées et les acteurs écartés reconduits par le biais de la transhumance politique.
Nous avons été déçus, après chaque changement de régime, par les nouveaux dirigeants qui ont été investis de responsabilités, sur la base de notre confiance et de nos espoirs. La déception des guinéens,
notre déception est incommensurable. Je vois, avec peine, toutes les souffrances vécues par nos compatriotes des villes et des campagnes, du fait de la pauvreté avilissante, de la désagrégation du système
éducatif et sanitaire et du chômage endémique des jeunes sans oublier toutes les peines et privations supportées par nos mamans.
Le retard de la Guinée n’est pas naturel, encore moins une malédiction. C’est la voyoucratie caractérisée par la malhonnêteté, l’impatriotisme et l’égoïsme qui en est l’auteure. Elle s’est servie de la Guinée, s’est
accaparée de toutes ses richesses avant de l’a trainer dans la boue. C’est pourquoi il faut vivement encourager le CNRD dans sa dynamique d’engager les audits pour non seulement imposer la culture de la
reddition des comptes, mais aussi empêcher qu’un voyou ne vienne demander le suffrage des guinéens et perpétuer la voyoucratie au détriment du bien-être social.
Depuis l’installation de la CRIEF et l’examen du dossier ‘’Air Guinée’’, rien ne va plus dans le camp de la voyoucratie. Elle se dénonce, s’attaque, se côtoie et se tutoie…. Alors qu’il y a à peine un mois, elle était prête à coaliser pour demander le soi-disant cadre de dialogue et ainsi dérouler les agendas cachés au nom
d’une absence de légitimité.
Voilà pourquoi il faut toujours s’opposer à l’union de la voyoucratie. Loin de moi l’idée de diviser les guinéens, mais seule la désagrégation spontanée ou provoquée de la voyoucratie permettra aux guinéens
de savoir la vérité et faire le bon choix pour l’intérêt supérieur de la Nation.
En tant que guinéens, nous devrons veiller à l’impartialité de ces opérations d’audit en refusant d’entretenir ou de l’associer à toutes connotations ethniques et partisanes. En plus, il faut être très
attentifs aux actions et aux réactions de la voyoucratie car l’issu sera sans nul doute profitable et soulageant.
Avec ces Audits, nous devons pouvoir tourner définitivement la page d’une séquence de l’histoire multiséculaire de notre pays pour amorcer une nouvelle trajectoire qui doit nous mener vers un avenir
rassurant pour la Guinée et pour l’Afrique.
Cheick Oumar TRAORE
Président de l’UPAG Les Patriotes
reotracheick@gmail.com
