Dans le cadre de la prévention de la violence et consultation communautaire, la coalition nationale d’appui à la réconciliation en Guinée (CONAREG) a procédé ce mardi 19 juillet 2002, au lancement du projet intitulé “Stop au viol des petites filles en Guinée.
A travers une de leurs femmes leaders, Madame Keita Zenab Bangoura, a animé une conférence de débat qui a regroupé plusieurs acteurs notamment, des femmes activistes, des agents de sécurités, des imams et autres organisations de défense des droits de l’homme autour des questions de viol sur mineurs. Hadja Aïssatou Sow est présidente de la CONOREG
<<Ce qui nous a motivé pour organiser cela, comme on a parlé de réconciliation nationale, nous savons que la réconciliation nationale c’est avec tout le monde. Les religieux, les éducateurs, tout le monde. Aujourd’hui on est avec les femmes leaders pour nous aider à propager ce message de paix. Vous avez vu aujourd’hui ce qu’on a fait concernant la violence basée sur le genre, et le viol. Vous savez c’est un grand fléau national qui pose beaucoup de problèmes en Guinée. Donc propager cela pour que tout le monde soit au courant de ce qui se passe, pour que ensemble nous prenons des responsabilités. Et vous avez vu ce qui s’est passé, les gens ont accepté de dénoncer, de témoigner. Et je pense qu’il a eu des engagements, on a compris que chacun, même si tu n’es pas concerné directement, tu dois agir quand tu vois un cas de viol. Il ne faut pas accepter que les gens qui sont victimes de viol, oublient les bourreaux par exemple, une fois traduit en justice que les victimes reviennent pour retirer les plaintes. Il faut aller jusqu’aux bouts pour que la justice fasse son travail. Et nous pensons qu’avec ça, la chose va drastiquement diminuer jusqu’à ce que ça soit éradiquer. On va multiplier ses activités, ce qu’on a fait aujourd’hui avec les femmes leaders, on a déjà fait d’autres activités à Conakry » nous a fait savoir la Présidente de la CONAREG
Pour cette dame activiste, son combat pour la défense des droits des enfants ne date pas aujourd’hui. C’est un phénomène qui lui tient à cœur, c’est pourquoi dit-elle, elle a été choisie par la CONAREG pour piloter cet atelier
<<C’est naturel pour moi, parce que depuis très longtemps, à bas âge déjà je m’attachais à ce qui se passait chez les gens, j’ai trop écouté… donc c’est naturel chez moi. J’ai grandie avec ça, c’est devenu comme un virus pour moi. Je ne veux pas voir les gens souffrir, ça me fait énormément mal de voir une personne violentée, qu’elle soit liée à moi ou pas, l’essentiel est que j’intervienne parce que c’est une personne, et c’est ça » a dit Zenab Bangoura femme leader avant de revenir sur le contenu du projet.
« Cette activité inscrit dans le cadre de la quatrième phase d’un projet qui est réalisé par une coalition internationale “site of conscience ” qui regroupe aujourd’hui presque toute les ONG du monde, parce qu’ils sont basés aux États-Unis. Et en Guinée c’est la CONAREG qui les représentes. Donc la quatrième phase consiste à identifier les femmes leaders, trois femmes à Conakry et deux femmes dans chaque région. Et moi j’ai eu la chance d’être choisie par rapport à tout ce que je fais et tout ça, parce que des femmes indépendantes c’est ce que vous faites dans votre société, dans la communauté et pour la communauté, et c’est à partir de là, Monsieur Cheïkou Yaya m’a proposé et j’ai été choisie » a-t-elle expliqué avant de lancer ceci
« Ce que je peux passer comme message à l’assistance, c’est par rapport aux problèmes de viols des petites filles qui est vraiment récurrent aujourd’hui. Moi j’avoue que l’Etat se bat beaucoup pour ça y compris les autorités, la société civile, les ONG, notamment l’ONG de Moussa Yero Bah, et d’autres. Donc beaucoup de personnes se battent par rapport à ce fléau. Mais vraiment ça ne fait que s’agrandir, c’est ce qu’on a pas compris. Donc le contexte réel de l’organisation de cet atelier, nous on s’adressait même à la communauté elle-même, c’est pourquoi vous avez vu des imams, des commerçantes. Cette fois ci ce sont eux on a choisi, des personnes qui sont en contact direct au sein de cette société-là, pour leurs expliquer enfin d’échanger, aussi avoir leurs recommandations pour voir ensemble comment on peut faire pour que toute ses luttes aboutissent réellement à bannir ce fléau dans notre société qui fait vraiment beaucoup de victimes maintenant >> a-t-elle lancé
N’Sira Sylla