L’avocat du barreau de Guinée, Me Paul Yomba Mara était en face des hommes de médias, ce vendredi. Au centre des débats l’incursion de l’exécutif dans un dossier qui lie son client au gouverneur de la Banque centrale de la république de Guinée, BCRG.
Pour rappel ce dernier aurait refusé de se plier à la convocation émise par un juge du Tribunal de première instance de Kaloum.
“Nous sommes là pour débattre le thème de la prise en otage de notre justice. Un fait irrespectueux de l’indépendance de la justice et de la magistrature“, a introduit Me Paul Yomba Mara.
Poursuivant, il a ajouté que le retrait systématique d’un dossier du rôle d’audience par procureur de la république sans autorisation préalable et sans motif du juge met à rude épreuve l’indépendance de la justice guinéenne. “Toute chose qui met le Magistrat en charge du dossier dans l’impossibilité de juger l’affaire, cette situation est à dénoncer“, a-t-il lâché.
L’exfiltration, dit-il de ce dossier du tribunal compétent pour être confisqué par la suite par le parquet général est la preuve éloquente de l’obstruction à la marque irréfutable de l’abus d’autorité et l’empreinte indélébile du refus du service légalement du. “Plutôt que de sévir contre le mal. D’user de son rôle régalien en tant qu’agent de poursuite et de répression, le procureur de la république près du Tribunal de première instance de Kaloum, Alpha Seny Camara prend fait et cause pour M. Louceny Nabé, gouverneur de la Banque centrale de la république de Guinée.”
Pour l’homme en blouse noire l’architecte de toutes ces dérives reste a-t-il indiqué M. le ministre garde des sceaux : “qui, dès les premières heures des querelles judiciaires prenait position en faveur de M. Louceny Nabé par l’émission d’un communiqué directement remis à la presse privée pour une large diffusion. Communiqué dans lequel, il démentait l’idée de l’émission d’un mandat d’amener à l’encontre de M. Louceny Nabé. Cette interférence du ministre de la justice dans les affaires judiciaires et surtout en cours de traitement intimide les magistrats, viole et abime leur intime conviction et sape leur indépendance,” a-t-il laissé entendre.
Dans la même veine, il a souligné ceci : “plutôt que de s’occuper les grandes orientations du gouvernement en matière de justice, M. le ministre de la justice interfère dans les domaines qui ne sont pas les siens, usurpe les prérogatives dévolues au procureur de la république, s’érige en partie dans ce procès qui nous oppose à M. Louceny Nabé. L’état de droit de ce département se voit écorcher. Et fait connaître un recul“, a-t-il conclu.
Robert Dassassa