Forécariah, la préfecture où sont originaires les trois Premiers ministres d’Alpha Condé fait partie des préfectures les plus pauvres de la Guinée, selon les dernières données de l’Institut national des statistiques.
Plusieurs localités de la préfecture manquent d’infrastructures de base comme les routes, les écoles, les centres de santé. C’est aussi ici qu’on rencontre de nombreux citoyens guinéens vivant dans l’extrême pauvreté. C’est donc logiquement que le village Matakan, un des plus pauvres de la préfecture, a été choisi par l’ANIES (l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale) pour le projet pilote d’électrification des villages vivant dans l’extrême pauvreté en Guinée.
« C’est des villages qui ne sont prévus dans aucun projet énergétique. Où il n’est même pas prévu un poteau électrique dans les 20 années à venir », a expliqué le coordinateur général de l’ANIES, Ansoumane Camara. Au-delà de Forécariah, Matakan est choisi au compte de la région naturelle de Basse-Guinée. Les trois autres représentants les régions de Moyenne-Guinée, Haute-Guinée et Guinée-Forestière ont été choisis à Tougué, Kouroussa et Beyla.
Pourtant depuis l’arrivée au pouvoir d’Alpha Condé, tous ses trois Premiers ministres viennent de Forécariah. D’abord il y eut Mohamed Saïd Fofana (reconverti en médiateur de la République), puis Mamady Youla et maintenant Kassory Fofana. A ceux-ci, il faut ajouter les nombreux ministres et autres hauts cadres issus de la préfecture.
Dans un pays où chaque préfecture, sous-préfecture, district, communauté ou ethnie, se bat pour avoir un ministre dans le gouvernement, le cas Forécariah montre que rien ne sert pour une préfecture d’avoir des ressortissants ministres tant que les problèmes de gouvernance ne sont pas résolus.
Ibrahima Camara