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Saturday 23 November 2024

Guinée /Constitution du 22 mars : « en droit, l’argument avancé par le ministre Mamadou Lamine Fofona, n’est nullement fondé », estime Me Pépé Antoine Lama

Les avis ont toujours été partagés par les hommes de Droit, entre la Constitution soumise au référendum et le texte publié le 14 mars dernier au journal officiel de la République de Guinée. Mais hier jeudi au cours d’un point de presse, Mamadou Lamine Fofana, ministre de la justice garde des sceaux, a tranché définitivement, tout en estimant qu’il est fort de la légitimité constitutionnelle que ce texte du 14 soit applicable et opposable à tous.

Interrogé vendredi, 05 Juin 2020  sur cette question par le correspondant de lolaplus.org basé à Conakry, Me Antoine Pépé Lama, pense que la décision du ministre de la justice est purement politique, puisque, le texte supposé être légitime n’a jamais été soumis au référendum. 

 « Nous avons suivi avec beaucoup d’attention, la sortie de Monsieur le ministre de la justice, Garde des sceaux. Nous avons relevé dans son discours beaucoup de choses assez surprenantes. Le Ministre est en totale contradiction avec ses déclarations antérieures. Souvenez-vous, suite à la révélation de la falsification de la Constitution, le Garde des sceaux avait annoncé la mise en place d’une commission qui devrait relever ces paradoxes et produire un rapport. Malheureusement, la commission n’a pas vu le jour et c’est un communiqué laconique, plein de contrevérité qu’on vient nous jeter à la figure», a tout d’abord déploré Me Pépé Antoine. 

Autres imperfections soulignées par notre interlocuteur, c’est ce communiqué d’hier du ministre de la justice, qui selon lui, n’est justifié par aucune démarche juridique. En plus dira Me Pépé, l’argument avancé par le ministre  Mamadou Lamine Fofona, n’est nullement fondé en Droit. Ce qui l’amène à dire que cette décision est purement politique, et donc regrettable.  

« Nous déplorons le fait que le ministre ne soit pas allé au bout dans sa démarche initiale. Courant janvier 2020, à la veuille du référendum, il a fait publier au journal officiel de la République de Guinée, le projet qui a été soumis au référendum. C’est avec ce texte que les promoteurs de la nouvelle constitution ont fait campagne. Le référendum a eu lieu, la victoire du OUI a été proclamée. Dès lors, c’est le texte officiel publié au journal officiel par les soins du Ministre qui devrait être promulgué et publié. Je me demande pourquoi le gouvernement persiste à faire légitimer un texte qui était inconnu du peuple de Guinée avant le 14 Avril 2020?», s’est-il interrogé à notre micro, avant de fustiger cette contradiction du ministre. 

Même si notre répondant n’a pas voulu se prononcer au nom du barreau de Guinée pour une question hiérarchique, Me Pépé Antoine ne compte cependant pas lâcher prise. Aux dires de l’homme de droit, sa démarche de révélation sera continuelle, tenant compte des possibilités juridiques afin de rétablir l’ordre constitutionnel en Guinée.

« Je suis un citoyen, libre de ses opinions. Je ne vais pas lâcher. Je vais dénoncer partout où besoin sera cette négation de l’évidence», a promis l’avocat Me Pépé Antoine, avant de conclure que des organisations de la société civile, des ONG qui ont activement participé à l’adoption de cette nouvelle Constitution, se trouvent  être trahies de nos jours, par le fait que le document publié est différent de celui pour lequel elles ont fait allégeance au gouvernement. 

Conakry, Robert Mellano pour lolaplus.org

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