Retour au calme en Guinée-Bissau après la tentative manquée de putsch de mardi. Les tirs à l’arme lourde ont duré plus de cinq heures autour du palais du gouvernement, qui réunissait le président et le conseil des ministres, à la périphérie de la capitale Bissau. Beaucoup d’interrogations subsistent sur le nombre des victimes et les auteurs du coup.
Le bruit des armes s’est tu en début de nuit. Et ce mercredi, la population de Bissau a repris ses occupations. Le président bissau-guinéen avait dès mardi soir rassuré en s’exprimant devant la presse, après avoir été exfiltré sain et sauf du palais du gouvernement. Il y a eu volonté de « tuer le président de la République et tout le cabinet », a déclaré Umaro Cissako Embalo. « Il y a eu beaucoup de morts », a-t-il ajouté. Depuis aucun bilan des victimes n’a été publié. Pas plus qu’un bilan des arrestations.
Peu d’informations sur les responsables de la tentative de putsch
Le président Embalo a eu dans la nuit une entrevue dont rien n’a filtré avec la hiérarchie de l’armée, qui fera un point presse d’ici à la fin de la journée. Une armée peut-être déstabilisée par l’absence de son chef d’état-major, hospitalisé en urgence en Espagne il y a quelques jours. Mardi, le chef de l’État attribuait la tentative de putsch à « ceux qui sont contre les décisions prises, notamment contre le trafic de drogue et la corruption ».
La tension était montée les derniers mois entre cet ancien général, dont l’élection est toujours contestée et le premier ministre Nuno Gomes Nabiam, qui s’estime de plus en plus mis sur la touche. Le président Embalo était attendu au sommet de la CEDEAO jeudi, mais dans ce contexte, pas sûr qu’il fasse le voyage d’Accra.
RFI