Fabriqué à base du coton, le pagne traditionnel a une grande importance dans la société africaine car, il intervient dans plusieurs cérémonies coutumières. Selon certains observateurs, ce textile artisanal était au paravent utilisé par des vieilles personnes. Ce qui à l’époque, faisait peur aux jeunes à cause d’une certaine mystification. Contrairement à ces temps anciens, le pagne traditionnel est de nos jours très convoité par toutes les générations surtout pendant des grandes cérémonies forestières.
Au cours d’une interview réalisée par notre correspondant préfectoral, ce lundi, 27 Avril 2020, une tisserande, a déclaré que, les africains peuvent s’habiller dignement à travers leurs œuvres textiles.
« Le pagne traditionnel a une très grande importance dans la société africaine, surtout au pays kissi. Je peux dire que, sans le pagne moderne, l’africain peut s’habiller et très bien même. D’abord aujourd’hui, on célèbre des mariages coutumiers avec ce pagne où le couple se met en tradition. C’est ce pagne qui accompagne le plus souvent les dix (10) noix de cola. Avant, les gens n’accordaient pas assez d’importance à cette production artisanale pour la simple raison que, ce pagne présentait un tabou pour certaines personnes. Quand tu le portais ou le tenais en mains dans les temps, les gens n’osaient pas s’approcher de toi. Et ceux là qui le détenaient en ce moment étaient des gens à craindre », a expliqué Tewa Marie LENO.
Ce n’est pas tout. Au delà de l’aspect coutumier, la fabrication des pagnes traditionnels (kissi), est aussi une activité génératrice de revenus, souligne cette tisserande.
« Dans les temps reculés, c’est-à-dire, l’époque où il y avait la méfiance dans son utilisation, il n’y avait presque rien comme gain financier. Mais aujourd’hui, c’est devenu un habillement pour tout le monde et chacun veux le porter. Aujourd’hui également, ceux qui célèbrent les mariages achètent le pagne traditionnel, les hauts cadres sont accueillis avec ce pagne traditionnel. Voilà ce qui fait que nous gagnons plus qu’avant », précise cette artisane.
Plus loin, elle mentionne que la pandémie de coronavirus, a ralenti le fonctionnement de ses activités.
« En cette période de crise sanitaire, mes activités sont au ralenti. Avant le covid-19, j’avais déjà investi dans l’achat de cotons pour le tissage et j’ai fais la confection de plusieurs pièces qui sont jusque là avec moi sans revenu. Donc nous souffrons beaucoup actuellement à l’heure là », a regretté Tewa Marie LENO.
Depuis Gueckédou, Emmanuel Tamba Leno pour lolaplus.org