Située en région forestière au sud de la Guinée, la préfecture de Gueckédou ressemble toujours à une ville fantôme, 20 ans après l’attaque rebelle en 2000. Cette cité de Thiendènan Tembadouno, est composée de 09 communes rurales, où vivent plusieurs groupes ethniques dont les Kissis en majorité.
Gueckédou fut qualifiée, de ville-championne pour le commerce de 1997 en 2000 avant l’agression rébellion. Malheureusement dans la nuit du 05 au 06 décembre 2000, la préfecture fut attaquée par des rebelles. Ce qui a occasionné les pertes en vies humaines et la destruction de la ville, aujourd’hui plongée dans le noir.
Dans une interview accordée ce mardi, 07 juillet 2020, à notre correspondant préfectoral, Lanciné Doumbouya, diplômé en communication et PDG d’une entreprise UNIVERS GLOBAL, est revenu sur cette douloureuse histoire, 20 ans après.
« Il y a eu deux attaques en 2020. A l’époque, ma famille et moi vivions à Solondonin. L’un des quartiers de la commune urbaine non loin de Koindou , village qui fait frontière avec le Libéria.
La première attaque n’était pas une attaque en tant que telle. C’était un trafic d’armes. La deuxième a eu lieu dans la nuit du 05 au 06 décembre 2000 aux environs de 00h à travers les villages environnants de la commune urbaine qui sont : Koindou, Fodedou, Kiesseneye et Kènoh ainsi que les sous-préfectures de Tékoulo, Kassadou et de Nongoa, qui font toutes frontière avec le Libéria et la Sierra Léone dans le Sud-Ouest », a tout d’abord expliqué Lancinet Doumbouyah.
Notre interlocuteur poursuit en disant. « C’est à partir de Koindou que les rebelles ont pu pénétrer dans la commune urbaine. Et très rapidement la ville entre dans une panique totale où chacun cherchait à sauver sa tête. Les gens fuyaient la ville en parcourant des kilomètres pour rejoindre les villages. Certains ont succombé à leur blessure par balles et d’autre par coup de machettes et de crise sous l’effet des tirs. Les personnes âgées ne pouvant pas se déplacer sont mortes faute de nourriture. Les personnes tuées n’étaient pas enterrer, les corps se faisaient manger par les chiens. Des rebelles et quelques citoyens autochtones volaient des biens de la population qui était en fuite. Ils tuaient des animaux domestiques dans les quartiers de sorte que ce fut un autre souci pour les populations car, ils décoiffaient même les maisons. Après plusieurs jours, les militaires, aider par les jeunes volontaires ont pu maîtriser la situation », témoigne t-il.
20 ans après cette attaque, la ville de Gueckédou présente toujours des séquelles. Présentement, la préfecture le manque d’infrastructures. Pas d’eau potable suffisante ni d’électricité, pas de routes, les maisons détruites par la guerre non pas été réhabilités entre autres. Aujourd’hui, les conditions de vie des populations deviennent de plus en plus difficiles. Car, ce sont plusieurs sociétés qui ont quitté Gueckédou à cause de la guerre créant le chômage.
Gueckédou, Emmanuel Tamba Leno pour lolaplus.org