En Guinée la grève générale illimitée déclenchée par la Centrale Syndicale guinéenne CNTG et USTG en 2006, qui s’était soldée par la mort de plusieurs guinéens, reste encore graver dans la mémoire de bons nombres de citoyens. Le pont 8 novembre a été le centre de la répression perpétrée par des bérets-rouge pour sauver le régime du feu général Lansana Conté. Un crime resté impuni.
Cependant 13 années après ce soulèvement populaire, certains survivants n’ont toujours pas oublié ce massacre. A l’image d’Alya Diallo, qui aurait eu la chance d’échapper à cette ‘’tuerie’’ perpétrée par l’armée guinéenne à la rentrée de Kaloum. Il revient sur le film de l’évènement.
« Lorsqu’il y a eu la révolution de 2006 -2007, j’étais présent parmi les manifestants au pont 8 novembre. Nous avons marché de la Cimenterie en groupe. Arrivé à Dixinn terrasse, d’autres ont pris l’autoroute, nous nous avons continués sur la Route le Prince, avant de les rejoindre au niveau de l’actuelle pharmacie centrale de Guinée. Arrivé au niveau du pont 8 novembre, c’est là-bas que tout a commencé. Car, on a vu des militaires en bérets-rouges postés partout pour bloquer la rentrée de Kaloum. On n’a forcé pour monter sur le pont d’autres, ont dit de descendre, car les militaires étaient prêts à tirer sur nous parce que d’autres étaient au jardin 02 octobre vers la résidence 2000. Donc nous avons continués, finalement j’ai dit à mon ami d’écrire son numéro dans ma main. Moi aussi je vais écrire mon numéro dans ta main, c’est en cas, parce que ce que je voyais là me donnait le doute. Nous sommes allés sur la corniche, mais là-bas était barré, au retour entre la station total tout près des rails, j’ai vu les camions des militaires qui tiraient à bout portant sur nous à balles réelles, sur le coup, je voyais les gens qui tombaient comme des oiseaux. Je suis allé en courant traverser les rails pour monter sur le mur du Cimetière de Cameroun, d’autres étaient déjà rentrés dedans, mais toujours ils continuaient à tirer sur des gens qui sont même couchés. Finalement, j’ai forcé petit à petit partir entre le mur de la station et un bâtiment, j’ai vu encore des militaires qui tiraient, ils sont descendus dans le camion et tiraient un peu partout pendent 1h je n’ai pas pu lever ma tête », relate Alya Diallo.
Poursuivant à conter cette barbarie, Alya Diallo interpelle le président Alpha Condé sur son projet de modification de la constitution. «Quand ils ont fini de tirer d’autres bérets-rouge sont rentrés dans le cimetière en tirant sur tous ceux qui sont rentrés dans le cimetière de Cameroun, personne n’est ressortie vivant. Ensuite je suis allé me refuser dans la grande mosquée Fayçal, ils m’ont suivi là-bas aussi. Ils sont rentrés dans la mosquée avec leurs chaussures, ils nous ont chassé après je suis venu à l’hôpital Donka, c’est là-bas que les femmes médecins sont massivement sorties et enlever leurs pagnes, elles sont venues nues en disant alors tuer nous aussi. Donc ils n’ont pas pu accéder là-bas aussi pour nous tuer, c’est ce qui m’a sauvé la vie. Donc pour instaurer la démocratie en Guinée il y a eu d’énormes sacrifices humains. En aucun cas, le président Alpha Condé ne peut changer la Constitution, il doit penser à ces morts. A chaque fois que l’opposition demandait, il a toujours crié avec ces gens-là, je me suis engagé encore dans ce combat pour ne pas trahir mes amis qui sont morts au pont 8 novembre 2006 », avertit Alya Diallo qui par ailleurs demande justice pour les guinéens sous les balles des bérets-rouge au pont 8 novembre.
Conakry, Fallo Fandou pour www.lolaplus.org