En tant que compatriote et frère, je me permets de vous adresser ces mots. D’emblée, je tiens à souligner que mon intervention est dépourvue de toute animosité personnelle envers votre personne ou votre administration. Je suis persuadé que bon nombre de nos concitoyens se reconnaîtront dans cette démarche.
Durant des années, j’ai, à l’instar de nombreux Guinéens, porté un regard critique sur la gouvernance du Professeur Alpha Condé. Avec le recul, il semble que nous n’ayons pas su apprécier à sa juste valeur ce que nous avions alors.
Monsieur le Président, je ne garde aucun souvenir d’exil forcé de figures politiques de premier plan, de fermeture de médias influents ou de flambées d’incendies aussi régulières sous le mandat du Président Alpha Condé, comme c’est le cas aujourd’hui…
Votre gestion actuelle semble avoir plongé chaque secteur dans une tourmente sans précédent. Était-ce là l’objectif que vous vous étiez fixé ? Cette réalité est-elle en accord avec les promesses de votre discours inaugural du 5 septembre 2021 ? Je veux croire que non.
Je préfère ne pas m’étaler sur le sujet.
Monsieur le Président, nous sommes tous enfants de la Guinée. Confrontés à une situation qui confond la majorité d’entre nous, il est de notre devoir de vous interpeller.
L’espoir d’un bonheur national, porté par le pouvoir actuel, semble s’être évanoui. Ceux qui vous rassurent sur l’état de notre nation le font sans doute par peur de voir leurs privilèges s’envoler.
Je me permets donc de vous demander, avec toute l’humilité qui s’impose, de prendre la décision qui saura vous honorer, aujourd’hui et pour l’histoire.
Vous avez une famille, des proches, qui, je l’espère, auront le courage de vous confier que notre pays traverse une période très sombre de son histoire.
Monsieur le Président, puissiez-vous entendre l’écho de ces mots.
Que Dieu bénisse la Guinée et tous ses enfants. Amine !
Bademba L’artiste auteur-compositeur !