Après avoir dirigé la Guinée pendant 24 ans sans partage, le deuxième président Guinéen est décédé en 2008 par suite d’une très longue maladie. 12 ans après, la vie du général Conté à la tête de l’Etat occupe les esprits des guinéens. Reconnu comme étant le précurseur de la démocratie et du libéralisme économique, le général a tout de même laissé un pays dans une extrême pauvreté. Le doyen Mamadou Samba Diallo, retient du négatif et du positif dans le règne du général qui se trouve sous la terre de son village natal à Dubréka.
« On se demandait qui allait diriger la guinée après Sékou Touré. Sans sa volonté, capitaine Conté est venu au pouvoir sous l’égide du CMRN le 03 avril 1984. Au début de son règne, tout était bien avec le libéralisme économique, la libération des prisonniers du camp Boiro et autres camps. La liberté d’opinion et le pluralisme politique étaient aussi au rendez-vous en ce début des années ‘’90’’. Avec lui, les guinéens qui avaient fuient le pays sont revenus pour investir » raconte le quinquagénaire avant de se pencher sur la fin du régime Conté.
« C’est quand il est tombé malade du diabète qu’il a perdu le sens de la bonne gestion. Si non, malgré son degré d’instruction, c’était un patriote qui a maintenu l’équilibre social. En son temps, on n’entendait pas cette division ethnique qu’on voit aujourd’hui. C’est pratiquement au début des années 2000, après le changement de constitution, que tout a balancé. Les revendications syndicales ont débuté ce qui a fragilisé son pouvoir. Il a laissé un pays sans aucune base solide pour un développement durable. Il avait réalisé des ponts, des routes, des aéroports. Malheureusement c’était très peu par rapport à la richesse du pays et son temps à la tête du pays. Et de sa mort à aujourd’hui, la Guinée roule sur elle-même. De crise en crise sans aucune issue favorable pour la population, » mentionne le témoin du Conteisme.
Saifoulaye Diallo