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Thursday 21 November 2024

Gambie : le portrait de l’ex-président Jammeh disparaît des nouveaux billets de banque


Le portrait de l’ex-président Yahya Jammeh, qui figurait sur tous les billets de banque en Gambie, a disparu des nouvelles coupures mises en circulation, a annoncé l’AFP le 7 août 2019.

La Banque centrale de ce petit pays anglophone enclavé dans le Sénégal, à l’exception d’une étroite façade atlantique prisée des touristes, a commencé à distribuer les nouveaux billets de 50, 100 et 200 dalasis, la monnaie locale. Des billets d’où ont disparu les portraits de l’ancien chef de l’Etat, qui a fui la Gambie après avoir été battu aux élections.

Désormais, un oiseau figure sur l’une des faces tandis que, sur l’autre, sont représentés un cercle de mégalithes (classés au Patrimoine mondial de l’Unesco), typique de cette région d’Afrique de l’Ouest, un pêcheur ou encore un riziculteur. Une monnaie n’est pas une propriété personnelle et ne devrait pas arborer le visage d’un président en exercice”, estime un défenseur gambien des droits humains, Madi Jobarteh. Pour lui, seuls les héros de l’indépendance de cette ancienne colonie britannique auraient mérité d’y figurer. La Banque centrale “a raison” de retirer le portrait de l’ancien président, “responsable de la mort de beaucoup de gens dans ce pays”, a déclaré à l’AFP un commerçant, Alagie Kanteh.

Le 7 août 2019, toutes les banques commerciales n’avaient pas encore reçu de nouveaux billets. Or, à quelques jours de la grande fête musulmane de la “tabaski”, comme on appelle en Afrique de l’Ouest l’Aïd el-Kebir, la Banque centrale mise sur la forte demande en argent liquide pour accélérer le processus d’échange des billets, selon son gouverneur, Bakary Jammeh.

Yahya Jammeh en exil en Guinée équatoriale
Arrivé au pouvoir par un putsch sans effusion de sang en 1994, Yahya Jammeh s’était fait élire en 1996 puis réélire sans interruption jusqu’à sa défaite en décembre 2016 face à l’opposant Adama Barrow. Il a quitté le pays et trouvé refuge en Guinée équatoriale en janvier 2017, à la suite d’une intervention militaire et diplomatique régionale.

Les défenseurs des droits de l’Homme, qui réclament son extradition, ont accusé son régime de tortures systématiques d’opposants et de journalistes, d’exécutions extra-judiciaires, de détentions arbitraires, de disparitions forcées et de viols. Des accusations confirmées devant la Commission vérité et réconciliation qui, depuis janvier, a vu défiler des victimes et recueilli les aveux d’anciens hommes de main de Yahya Jammeh, qui ont reconnu avoir commis des dizaines d’assassinats sous ses ordres.

Dans le même temps, l’ancien chef de l’Etat “aurait détourné près d’un milliard de dollars”, rapportait franceinfo Afrique en mai.

SOURCE: FRANCETVINFO

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