Rareté des pluies, vagues de chaleur de plus en plus aiguës, difficultés d’accès à l’eau potable surtout dans les zones rurales. C’est le quotidien des populations de la préfecture de Fria. A l’origine, la coupe abusive des bois utilisés pour la carbonisation qui, selon les spécialistes accélère les effets du changement climatique. Depuis une quinzaine d’années, les fours à charbon sont devenus une source principale de revenus pour des populations surtout rurales.
Aux dires les spécialistes, la majorité de la population utilise le bois et le charbon comme source d’énergie ce, malgré tous les dangers que cela comporte. La plupart des charbonniers expliquent leur action par des besoins de survie.
Zao Guilavogui, directeur préfectoral de l’environnement des eaux et forêts de Fria, explique également les dangers sur l’écosystème et pourquoi les autorités chargées de veiller sur l’environnement à Fria ne parviennent pas à mettre fin à la carbonisation.
« Le gaz n’est pas à la porté de tout le monde c’est pour quoi on ne peut pas interdire totalement la production du charbon. En plus, la quasi-totalité des populations rurales vivent de l’agriculture. N’ayant pas les moyens, ils sont obligés de pratiquer la culture sur brûlure. Donc tout ce que nous pouvons, c’est de réglementer le secteur », propose t-il.
Les environnementalistes sonnent l’alerte sur les conséquences de la carbonisation et l’appauvrissement des sols qui affaiblissent l’agriculture et favorisent la sécheresse. Faire des fours à briques et à charbon, c’est certes l’opportunité de gagner sa vie dans ce contexte difficile, mais c’est également contribuer à la destruction du couvert végétal. Pour les spécialistes, les solutions durables passent évidemment par l’obligation de reboiser et la promotion des autres énergies domestiques, mais également par la nécessité d’offrir des opportunités de revenus alternatifs à ces populations.
Lancinet DOUMBOUYA, Fria pour lolaplus.org