Initiées par le gouvernement de transition, les « Journées Vérité et Pardon » prévues du 22 mars au 29 Avril se poursuivent sur le territoire américain. Les membres de l’AGDMV (Association des Guinéens de Delaware, Maryland et Virginie) ont emboîté le pas à leurs compatriotes de Connecticut, New Jersey et New York le vendredi 15 Avril 2022 de 15h à 19h sur la plateforme zoom en synergie avec la synchronisation de tous les organes de presse de la diaspora guinéenne.
Placée sous les auspices des deux Missions Diplomatiques en collaboration avec les bureaux du Comité des Assistances Nationales et du Conseil des Guinéens de l’Étranger, la séance a connu la participation massive et active des membres de plusieurs associations de la diaspora y compris l’AGDMV, l’ARGUIFA, la GUIAM (Guinean Association of Minnesota), etc.
Madame Thiam Oumou Hann, la Chargée d’Affaires à l’Ambassade de la Guinée à Washington, a expliqué les motivations et les orientations de ces assises, rappelé le format et le calendrier et invité tout le monde à s’impliquer activement afin d’obtenir le résultat escompté qui sera utile au processus de refondation de l’État.
Schéma
Le format est resté similaire à celui de séances précédentes : plusieurs participants ont librement procédé à la dénonciation des problèmes et à la proposition des pistes de pardon et de réconciliation.
Pertes en vies humaines
Les participants ont écouté des dénonciations poignantes de plusieurs crimes commis depuis 1958 jusqu’aujourd’hui. Le crime de sang était l’un des crimes abondamment dénoncés tant par des victimes que par des témoins. Quelques crimes cités sont le cas des fusillades publiques, de la tyrannie du camp Boiro, des exécutions après le coup manqué de Diarra, des conflits intercommunautaires, des manifestations sociopolitiques, des tueries du 5 Septembre 2021, etc.
Crimes en Guinée Forestière
Mr. Jean Haba, le représentant de l’Association des Ressortissants de la Guinée Forestière en Amérique, n’a pas manqué d’expliquer que l’action ou l’inaction de l’État a transformé la zone forestière en région conflictogène du pays. « En Guinée Forestière, l’injustice est la norme quotidienne. Ce qui fait que cette partie du pays est devenue le théâtre de violents affrontements meurtriers entraînant des morts d’innocentes personnes. Les affrontements entre des communautés qui cohabitaient paisiblement dans le passé sont devenus récurrents. Un exemple frappant est qu’à l’heure où nous parlons, il y a les Donzos qui sont à N’Zérékoré en train d’agir dans l’illégalité comme des forces de sécurité. Ils rendent des visites officielles aux autorités gouvernementales de la place. Cependant, il est connu de tout le monde que la présence des Donzos dans la localité est un facteur favorable aux violences ».
Il a dénoncé l’indifférence coupable des autorités « Ces autorités connaissent le danger mais ne font rien ; Ce sont des complices », a-t-il dit.
Pistes de solutions
Tous les participants ont affirmé que la réconciliation est la clé de voûte pour le développement de la Guinée. Mais les avis sur la stratégie à adopter sont très divergents.
Certains participants ont proposé que les Guinéens doivent être tolérants, oublier tous les crimes commis par le passé car c’est l’État qui a été à la base. Les autres ont proposé différentes actions nécessaires pour la réussite de la réconciliation. Quelques-unes sont : La reconnaissance publique par l’État de ses crimes, la reconnaissance publique des souffrances secrètes des victimes, l’offre de services psychologiques pour la guérison des mémoires, la construction des monuments, etc.
Le président du comité des assises a promis que toutes les informations recueillies seront prises en compte lors de la rédaction du rapport final. Pour cela, il a invité tout le monde à participer aux travaux lors de la clôture desdites assises. Cette séance aura lieu simultanément en mode présentiel et virtuel à Washington DC le samedi 23 avril 2022 de 10h à 18h.
Nous y reviendrons !
Pépé François Haba (habapf@gmail.com)
Correspondant de Lolaplus en Amérique