Fondé en 1869 en Grande-Bretagne l’hebdomadaire scientifique « Nature » publie chaque année son index sur la recherche scientifique. Il fait un état des lieux des publications à caractère scientifique des Etats, des Universités à travers le monde. Nature Index est une base de données d’auteurs à partir des articles de recherches publiés dans 82 revues scientifiques de rang mondial. La base de données est mise à jour chaque mois et les données compilées couvrent l’année. Le classement s’intéresse aux articles publiés dans les domaines suivants : Chimie ; Terre, Environnement et Sciences ; Sciences Physiques ; Sciences de la Vie.
Pour l’édition de 2021 –les données couvrent la période du 1er janvier-31 décembre 2020- la Guinée est classée 34e sur 43 pays africains : https://www.natureindex.com/annual-tables/2021/country/all/regions-Africa. Le classement est dominé l’Afrique du sud, 392 publications, suivi par l’Egypte, le Kenya et le Maroc. Ainsi, en 2020, la Guinée n’a produit que deux publications scientifiques vulgarisées et de rang mondial. Dans l’espace CEDEAO, le Ghana est le pays qui produit plus de publication scientifique, elle occupe la 12e place du classement avec 24 publications, il est suivi par le Sénégal, 14e du classement avec 16 publications. Les pays de l’espace CEDEA0 qui devancent la Guinée après le Ghana et le Sénégal sont : la Sierra Léone , le Burkina Faso , la Côte d’Ivoire, la Gambie , le Nigéria, le Mali, la Guinée-Bissau. Toutefois, la Guinée fait mieux que le Togo, le Libéria et le Cap vert.
Ce classement vient reposer un problème connu de tous et auquel il faudrait trouver une solution : l’efficacité de notre système éducatif. En effet, la Guinée n’a jamais figuré dans le classement des 100 meilleures universités africaines. Avec 2 publications scientifiques en 12 mois, soit une chaque semestre, on peut dire que les institutions d’enseignement supérieurs du pays ne sont pas féconds en termes de productions d’articles scientifiques. Si elles les produisent, la vulgarisation pose problème. La plupart des universités ont des revues internes et leurs articles publiés sont inaccessibles au large public et à la communauté universitaire. Pourtant, plus une université publie autant elle accroît sa visibilité et sa notoriété. Publier dans sa propre revue qui ne répond pas aux standards internationaux est un acte de complaisance. En publiant dans une revue internationale, l’universitaire se fait évaluer par ses pairs, à chaque évocation de son article, il se juche sur les épaules de géants. « Publish or perish », voilà la règle consacrée. Mais il ne faut que produire. Il faut de la qualité. La meilleure façon de l’évaluer est de publier ses articles scientifiques dans les revues de rang mondial. Voilà ce que doit faire les scientifiques guinéens, les centres de recherches du pays.
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