C’est un autre problème qui vient s’ajouter aux autres qui frappent à plein fouet des citoyens guinéens. La construction du barrage hydroélectrique de Souapiti est entrain de causer des conséquences néfastes chez les populations riveraines. Ces victimes dénoncent le non-respect des accords signés entre elles et le gouvernement de la troisième république.
Ils sont des habitants des villages et sous-préfectures impactés par le barrage hydroélectrique de Souapiti dont, les travaux sont en cours d’achèvement. Ce lundi, 22 juillet, l’Union de Défense des Sinistrés de Souapiti a, à travers une conférence de presse tenue à Kipé, dénoncé les procédures entreprises par les autorités dans le cadre de leur déguerpissement.
Prenant la parole en larmes, au nom de ses pairs, le chef du district de Kéréba (village de la sous-préfecture de Bangouya) El Hadj Soryba Camara s’est dit inquiet de leur situation de vie auprès du barrage d’une capacité de 450 mégawatts. « Je remercie d’abord le gouvernement qui a décidé de développer ce pays. Et tous ceux ou celles qui veulent l’aider. Nous savons tous que le barrage de Souapiti est venu pour développer la Guinée. Pas de créer des problèmes pour nous les cultivateurs, éleveurs. Car, c’est un problème pour nous qui vivont dans les villages de Tènè, Labaya, et Sougokourou situés auprès de ce barrage. Nous ne sommes que des cultivateurs, éleveurs. Alors, quand on entend ce déplacement allant de six (6) districts (Sokia, Koundabalayh , Kéréba , Kansa, Woléah, Wahalan) cela veut dire que, nous allons vivre en brousse. Parce qu’il y aura plus de route entre nous. La seule route qui vient chez nous, on dit que cette route sera coupée par l’eau. Cela veut dire tout simplement que les véhicules ne quitteront plus à Kindia, à Tondon, Tayiré pour venir chez nous.
Comment on va vivre désormais à kansa? Ils doivent construire près de 500 maisons et si on vient vous tendre trois Millions ? ‘’C’est le président Alpha Condé qui nous a dit de venir vous remettre cette sommes’’. Tu peux faire quoi avec cette somme ? En plus, la cité qu’ils ont construite, on ne peut pas vivre dedans. Un père de famille qui a trois femmes plus ses enfants, comment il peut rester dans une cabane de trois chambres? Sur le terrain, nous avons constaté que le projet en remplacement des 460 bâtiments, n’a construit que 260 bâtiments qui doivent recevoir ce village. C’est vraiment dommage», regrette -il.
Intervenant sur la question, l’avocat des victimes a à son tour tiré la sonnette d’alarme. «Cette situation a plongé ces riverains dans des conséquences alarmantes. Par ce qu’il se trouve que tous ceux-là qui avaient construit deux ou trois bâtiments à Tayirè n’ont eu droit qu’à un seul bâtiment là où ils ont été installés. D’où un problème d’insuffisance de logements avec le surpeuplement des citoyens dans leurs maisons », a dénoncé Me Oumar Aissata CAMARA, avocat des sinistrés.
Pour renchérir, Me Oumar Aissata Camara dira en outre qu’au-delà de surpeuplement, c’est que les bâtiments construits ne sont pas d’une bonne qualité. « Des bâtiments construits il y a environ un an commencent déjà à se fissurer. À l’intérieur de la maison ça jointe au niveau des plafonds et des traces de gouttelettes d’eaux sont visibles partout. C’est vraiment un calvaire que ces populations vivent là-bas. Il faut aussi souligner que certains arbres fruitiers dont la rentabilité joue un rôle important dans la nourriture n’existent plus. Toutes ces difficultés rendent ces citoyens tristes de nos jours.» déplore-t-il.
Par ailleurs, Me Oumar Aissata Camara notera que malgré tous ces maux dont souffrent ces citoyens, ils sollicitent auprès du gouvernement de revoir sa stratégie. Mais aussi l’ouverture d’un dialogue pour essayer de résoudre le problème a conclu le porte-parole.
Depuis Conakry, Fallo Fandou pour lolaplus.org