Bola Tinubu, le candidat de l’APC, le parti au pouvoir au Nigeria, va succéder à Muhammadu Buhari en tant que président. Après quatre jours de décompte, il a obtenu, ce mercredi 1er mars, le plus grand nombre de voix à la présidentielle. La Commission électorale nationale (Inec) a confirmé sa victoire, le candidat ayant également obtenu 25% des voix dans au moins deux tiers des 36 États de la Fédération, ainsi que le territoire de la capitale, Abuja.
La victoire est pour Asiwaju Bola Ahmed Tinubu, le candidat du Congrès des progressistes (APC) à la présidentielle nigériane. « Le Parrain », ainsi qu’il est surnommé, a remporté le plus grand nombre de voix, selon les résultats officiels.
Bola Tinubu qui briguait la succession deMuhammadu Buharià la tête du pays le plus peuplé d’Afrique, a obtenu 8,8 millions de voix. Il devance ses principaux rivaux Atiku Abubakar du PDP (6,9 millions de voix) et Peter Obi du Parti travailliste (6,1 millions de voix), selon une compilation des suffrages État par État.
LaCommission électorale nationale(Inec), à pied d’œuvre une large partie de la nuit du 28 février à ce mercredi 1er mars, a confirmé sa victoire. Bola Tinubu a obtenu 25% des voix dans au moins deux tiers des 36 États de la fédération, ainsi que le territoire de la capitale Abuja. Il remporte ainsi l’une des élections les plus disputées de l’histoire démocratique du Nigeria.
La victoire de Bola Tinubu a été proclamée cette nuit alors que mardi, à la mi-journée, les deux principaux partis d’opposition, PDP et LP, sans attendre l’intégralité des résultats, ont conjointement demandé l’annulation duscrutindénonçant des fraudes et des manipulations des chiffres à grande échelle.
«C’est un homme politique connu de tous. Finalement, ce n’est pas une grande surprise», analyse Vincent Hiribaren, maître assistant au Kings College de Londres. Et d’ajouter, en référence au candidat arrivé troisième, Peter Obi : «C’est la surprise de voir un troisième candidat faire une concurrence réelle aux deux partis qui sont là depuis 1999».
Un faiseur de roi
À bientôt 71 ans, Bola Tinubu devient le cinquième président de la quatrième République. Il succède à Olusegun Obasanjo (1999-2007), Umaru Yar’Adua (2007-2010), Goodluck Jonathan (2010-2015) et Muhammadu Buhari. Le prochain président nigérian réalise enfin le rêve de toute une vie.
Grand favori de cette élection présidentielle 2023, l’ex-gouverneur de la province de Lagos a confirmé son rang en terminant largement en tête au nombre de suffrages cumulés, même s’il a perdu à Lagos et à Kano, mais aussi dans la capitale Abuja.
Yoruba, musulman, Bola Tinubu est un vieux routier de la vie politique nigériane. Il a la réputation d’être un faiseur de roi et on lui attribue l’élection de son prédécesseur Muhammadu Buhari à la présidence en 2015. D’ailleurs durant la campagne électorale, il n’a pas caché que c’était son tour d’accéder aux plus hautes fonctions après avoir aidé d’autres personnes à satisfaire leurs ambitions politiques :E Mi Lon Kan, «c’est mon tour » en yoruba, un slogan que Bola Tinubu a répété sans cesse depuis l’annonce de sa candidature. Il a fait campagne aussi sur son bilan économique en tant que gouverneur, promettant de répondre aux revendications sociales des Nigérians.
D’immenses défis attendent le nouveau président
Il s’est dit lui-même victime des pénuries monétaires pendant sa campagne. Ses opposants lui reprochent d’avoir fait fortune en captant les finances publiques quand il était gouverneur. Il a été accusé plusieurs fois de corruption et de blanchiment d’argent, affaires dans lesquelles il a toujours été innocenté.
Pour le poste de vice-président, Bola Tinubu a choisi un autre musulman, l’ancien gouverneur de l’État de Borno, Kashim Shettima, âgé de 55 ans. Enfin, l’ancien sénateur a su s’imposer sans être comptable du bilan de son camarade de parti, Muhammadu Buhari, le président sortant. Les défis auxquels Bola Tinubu va être confronté sont multiples : crise sécuritaire, crise monétaire, crise énergétique, des inégalités sociales immenses…
Mais Bola Tinubu devient aussi le chef d’État d’un pays de plus de 220 millions d’habitants, avec une majorité de moins de 40 ans, et pays de créateurs et d’entrepreneurs aux grands talents.
Avec RFI