Joseph Boakai prend sa revanche contre celui qui l’avait largement battu au second tour en 2017 avec plus de 61% des voix, mais auquel ses détracteurs reprochent de ne pas avoir tenu ses promesses de combattre la pauvreté et la corruption. La compétition s’annonçait cette fois beaucoup plus serrée, et les deux hommes se sont présentés au second tour après être arrivés au coude-à-coude au premier, avec un peu plus de 43% et une avance de 7.126 voix pour George Weah. Cette élection était la première organisée sans la présence de la mission des Nations unies au Liberia créée en 2003 (et partie en 2018) pour garantir la paix après les guerres civiles.
Des affrontements pendant la campagne ont fait plusieurs morts. Des incidents ont été rapportés entre les deux tours, faisant craindre les lendemains de l’élection, surtout en cas d’issue serrée. Les partenaires étrangers ont émis une série de mises en garde contre tout agissements qui causerait des actes de violence ou qui saperait le processus. De nombreux observateurs étrangers et libériens ont suivi l’élection. Les missions de l’Union européenne et de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest ont salué le déroulement globalement pacifique du second tour.
Washington a félicité la victoire de Joseph Boakai et «l’acceptation pacifique des résultats» du président sortant George Weah, selon un communiqué du porte-parole du département d’État américain. «Les habitants du Liberia méritent des élections libres, transparentes et pacifiques», a ajouté Matthew Miller. Joseph Boakai a promis de développer les infrastructures, d’attirer les investisseurs et les touristes, et d’améliorer les conditions de vie des plus pauvres dans un pays où plus d’un cinquième de la population vit avec moins de 2,15 dollars par jour, selon la Banque mondiale. Il a noué des alliances avec des barons locaux, dont l’ancien chef de guerre et sénateur Prince Johnson, qui avait soutenu George Weah il y a six ans.
Source: le monde.fr