A Labé, le blocage des accès à l’hôpital régional lors des manifs post-scrutin n’est toujours pas consommé. On continue à dénoncer le comportement des forces de l’ordre. Le premier iman de Labé, El Hadj Mamadou Badrou Bah, parle même d’ « un mauvais traitement des populations de Labé » par ces éléments des forces de l’ordre et de sécurité. Il a témoigné au micro de LolaPlus.Org.
«Lors des manifestations du FNDC, la même chose se passait. Cette fois-ci aussi, quand un jeune a reçu une balle, ils l’ont amené ici (à la mosquée) parce qu’il n’y avait pas de passage pour aller à l’hôpital. C’est moi qui avait demandé qu’on l’amène à la mosquée parce qu’on a cru qu’il était mort. Pendant qu’on l’envoyait à la mosquée, un jeune nous a rattrapés en cours de route pour nous dire qu’il respire encore. Très content, j’ai demandé qu’on l’évacue à l’hôpital en urgence. Mais les militaires avaient bloqués tous les accès à l’hôpital. Pourtant, ils savaient que le jeune a reçu une balle. Finalement, nous l’avons transporté dans une clinique qui n’avait pas toutes les expertises pour gérer des cas similaires. C’est dans ces circonstances, qu’il est mort. Si les militaires avaient accepté qu’il soit hospitalisé, peut-être on allait assister à autre chose. Les militaires qu’on amène à Labé doivent revoir leur façon de faire. Dans tout le pays, seul à Labé on interdit la Croix-Rouge de travailler et les blessés sont empêchés d’être transportés à l’hôpital. Une fois encore, les forces de l’ordre et de sécurité ne font pas un bon travail à Labé. Nous interpellons donc les autorités de Labé pour qu’elles revoient les agissements de ces agents à l’égard des citoyens de préfecture.»
Il faut rappeler que les violences post-scrutin qui ont secoué la ville de Labé dans la semaine du 19 au 25 octobre ont fait trois morts dont un bébé de trois ans.
Propos recueillis par Saifoulaye Diallo