Depuis la réapparition de la maladie à virus Ebola dans la préfecture de N’zérékoré, les centres de santé sont confrontés à une nette baisse de leur taux de fréquentation par les patients par peur d’attraper la maladie. C’est ce que constatent les agents de la croix rouge. Ils l’ont fait savoir lors d’une réunion d’urgence tenu dans la soirée de ce jeudi 11 mars 2021.
Rencontré ce vendredi 12 mars, Docteur Kourouma Sévérin, CCS du centre de santé Commercial a confirmé l’information selon laquelle, il y a une baisse du taux de fréquentation des patients au niveau des centres médicaux due à la peur des citoyens. Une peur suscitée par la désinformation et les rumeurs.
« Ce n’est pas une réticence mais c’est plutôt la peur qui fait que les gens ne viennent pas. Le problème est qu’on était dans le Coronavirus qui a été l’un des facteurs de la non-fréquentation ou le non respect des femmes en grossesse et des nourrisses qui viennent vacciner leur enfant. Nous sommes vraiment dans la misère. Et malheureusement, la résurgence de la maladie à virus Ebola a été déclarée le 13 février dernier à Gouécké. Et effectivement il y a Ebola dans ma zone qui est venu s’agriffer sur la Covid-19, ça n’a fait qu’empirer. Et si nous prenons les statistiques, ça ne fait que baisser depuis les mois de décembre, janvier, février. Le mois de février passé par exemple, j’ai consulté toutes les consultations que nous avons eu à faire avoisinent quatre-cent-cinq (405) personnes alors qu’on était à plus de huit-cent consultations, le mois. Mais malheureusement ça continu à baisser. Et ce qui est marrant, il y a des intellectuels qui ne croient pas encore à cette maladie. Ils estiment que c’est préfabriqué et que les gens veulent avoir de l’argent. Ça fait très mal. On ne peut pas aller à l’école et nier les faits palpables alors que les virus ont toujours existé. Mais ils disent que le gouvernement le fait pour avoir de l’argent. C’est un autre problème. Tous ce que vous dites pour sensibiliser les gens ils trouvent le contraire. Et ils sont parfois mieux écoutés que les agents de santé », a-t-il expliqué.
Et avant d’inviter les citoyens à avoir confiance aux équipes médicales, il dira : « Quand j’apprends que quand tu as Ebola et que tu te rends au centre de traitement ont te retire le sang et les organes intimes, c’est malheureux. Alors que quand une personne est malade d’Ebola et qu’elle est admise au centre de traitement, ces parents peuvent lui rendre visite avec les mesures de préventions strictes. Elle t’explique comment il est suivi et traiter. Je pense que les gens doivent se rendre dans ces centres pour s’enquérir de la réalité parce que les rumeurs là sont en train de gagner du terrain. Pourtant c’est une maladie qui est traitable comme les autres maladies. Mais les gens préfèrent aujourd’hui rester à la maison avec leur malade en les donnant des caolins ou décoctions. Et si la maladie devient grave, ils se présentent dans les centres pour les soins. Ce qui rend très compliqué le traitement et d’autre en meurent. Même si on n’aime pas Alpha Condé ou le ministre de la santé Rémy Lamah, on doit aimer notre vie parce qu’elle coute chère. Nous nous ne faisons que consulter les malades. Et si c’est Ebola, les patients sont orientés et pris en charge gratuitement ».
Ci-dessous, la dynamique de l’épidémie à la date du 11 mars 2021.
Moussa Moise Camara
