La consommation des drogues prend de plus en plus de l’ampleur en Guinée, et les jeunes sont actuellement les plus touchés.
Pour les spécialistes, les causes de cette addiction aux produits prohibés et sévèrement punis sont multiples avec des conséquences désastreuses.
La démission des parents, les mauvaises fréquentations, le chômage sont souvent à l’origine des usages que fond ces jeunes. Rencontré ce jeudi, 23 juin 2022 au quartier Dixinn port, le jeune Hamidou Barry, diplômé en sociologie, accuse son père de l’avoir abandonné. Selon lui, c’est grâce à son père qu’il a consommé la drogue
<< Je suis entré là dedans sans le savoir comme tout le monde, derrière ces murs j’ai grandi et j’ai observer, ça s’appelle l’école de ma vie. Le 19 août 2010, annonça la période la plus cauchemardesque de ma courte espérance de vie. Sorti pour m’amuser avec mes potes jusqu’aux environs de minuit passé, à mon retour à la maison voilà mon papa qui me dit que je n’ai plus de place dans sa demeure juste parce qu’il voulait pas voir son fils traîner avec les enfants du quartier. Depuis ce jour, j’ai commencé à comprendre que tous les enfants qui vivent dans les rues de Conakry sont plongés dans le sexe, la drogue, la violence, la fornication bref toutes sortes de travers sociaux. J’étais donc abandonné, croyant que j’étais chanceux d’avoir ce libertinage que j’appellerai liberté. Je rentrais et sortais sans demander la permission de personne donc exposé à toutes sortes de danger qu’un enfant de 15 ans pourrait ramasser dans les rues de Conakry. Heureusement pour moi, je continuais fréquenter l’école donc je savais faire la part des choses entre le bon et le mauvais, ce qui fut ma seule chance de ne pas toucher à la drogue et l’alcool à cet âge mais cela aussi ne durera pas longtemps. Tout est aller si vite je me disais, pourquoi toutes ces choses m’arrive à moi, difficile à comprendre. Après mon échec au baccalauréat mon père m’a encore jeté au dehors , me voilà à nouveau abandonné et cette fois-ci c’est quelque chose que ma tête ne pouvait pas supporter donc il fallait faire recours à la drogue et à l’alcool pour apaiser ma douleur>> explique t-il
Poursuivant, ce jeune, âgé de 27 ans, regrette de sa dépendance au drogues
<<Je me demande aujourd’hui si je n’ai pas enterré ma vie d’adulte avant la fin de ma vie de jeunesse. Car j’ai une habitude que je reconnais, c’est déplorable, et je ne sais pas à quand tout ça prendra fin? la dépendance de la drogue! Malgré les conséquences qui s’y trouvent. L’alcool quand même , Dieu merci j’ai abandonné ça. Mais actuellement je ne peux rien faire d’autres sans goûter la marijuana ou le chite, c’est vraiment regrettable .>> rajoute t-il
N’sira sylla