04 aout 2012, 04 aout 2021. Cela fait 09 ans jour pour jour que les citoyens du district de Zogota, dans la sous-préfecture de Kobéla, situé à 62 Km de la préfecture de N’Zérékoré ont reçu la visite nocturne inopinée des agents de la CMIS venu de N’Zérékoré. Une descente musclée de ces agents de sécurité qui avait couté la vie à plus de six personnes dont le président de district d’alors laissant ainsi plusieurs familles victimes.
Le silence de l’Etat Guinéen face à cette situation, a poussé la communauté ‘’Zowa’’, notamment le collectif des victimes a déposé une plainte en 2018 contre l’Etat guinéen à la cour de justice de la CEDEAO. Une plainte qui a tourné en faveur des plaignants en condamnant la Guinée le mardi 12 novembre 2020, au payement d’une somme de 4,56 milliards de franc guinéen en guise de réparation des meurtres et autres violences perpétrées par les forces de sécurité sur des villageois.
Hélas, l’Etat guinéen reste toujours inerte sur la question et sans suite favorable donc pour les victimes.
Rencontré ce vendredi 06 aout 2021, le président du collectif des victimes de Zogota a exprimé sa désolation face au retard accusé par l’Etat dans le paiement des 4,56 milliards.
« Quand ce massacre a eu lieu en 2012, les défenseurs des droits de l’homme burkinabés ont demandé à ce que nous portions plainte à la justice guinéenne qui nous a donc demandé de payer chacun 1 million. Ce sont les défenseurs des droits de l’homme qui ont payé pour nous. Mais après, nous avons vu que la justice guinéenne ne pourrait pas traiter le dossier. Nous avons donc déposé notre plainte à la cour de justice de la CEDEAO. Et en 2020, le verdict est tombé. La guinée a été condamnée au paiement de 4,56 milliards de nos francs pour qu’on puisse sortir les familles des victimes de l’ornière. Parce qu’il y a des enfants orphelins ici qui ne sont plus à l’école. Mais jusqu’ici, le gouvernement guinéen n’a rien donné aux victimes. Il ne nous considère même pas. Nous ne sommes pas contents pour ça. Mais il faut que le gouvernement sache que Zogota fait partie de la Guinée. On ne peut pas être content parce que le délai est passé », a expliqué N’Gnadaoro Kolié.
Le président des victimes du massacre de Zogota a aussi invité le gouvernement à relancer les activités minières dans la zone.
« Nous demandons à l’Etat de reprendre les travaux miniers. C’était un malentendu entre nous et cela est terminé. Nous ne pouvons jamais nous séparer du gouvernement il faut donc que nous travaillons ensemble. Nous les prions de venir relancer les activités pour que les gens puissent travailler », a-t-il lancé.
Poursuivant son allocution, le président des victimes, N’Gnadaoro Kolié, a confié qu’ils porteront une nouvelle plainte contre l’Etat guinéen au cas où les victimes du massacre de Zogota ne sont pas dédommager.
« Si le gouvernement ne donne pas ce qu’il nous doit, nous allons à nouveau porté plainte », a-t-il laissé entendre.
Moussa Moise Camara