A observer de près, il est aisé de comprendre que le choix d’une diplomatie à la fois offensive et avant-gardiste, opéré contre la diplomatie d’ordinaire inerte, semble être plus bénéfique et progressiste. L’anticipation sur les événements et la proactivité sont devenues les outils principaux, que le ministre Morissanda Kouyaté a mis au service de la politique étrangère de la Guinée, et qui fonctionnent bien pour ne pas dire très bien.
C’est ce qui fait dire à certains que, s’il y a bien un domaine dans lequel la transition a engrangé assez de points, c’est bien celui de la politique étrangère. Tellement que les exploits diplomatiques s’enchaînent, parfois, on est tenté de s’interroger la nature même du régime en place à Conakry.
Cet homme que rien ne prédestinait à ce rôle, vu son engagement humanitaire, a gagné le pari de la jonction entre son engagement originel et la diplomatie. La preuve est la rapidité et la perfection avec lesquelles le retour de ses compatriotes victimes de xénophobie tunisienne, déclenchée suite au discours de leur président aux abois a été organisé. Cet acte diplomatico-humanitaire continue jusqu’ici à enregistrer les félicitations unanimes de la part des Guinéens.
Pendant que ces félicitations pleuvent et que le gouvernement de la transition savoure ce succès historique ; le ministre des affaires étrangères de Guinée fait accréditer auprès du président de la transition, en vrac un groupe de neuf (9) ambassadeurs pas les moindres. A savoir, Arabie Saoudite, Autriche, Canada, Inde, Guinée Équatoriale, Ghana, Grèce, Mauritanie, Nonce Apostolique…
Au même moment, les nouveaux ambassadeurs guinéens présentaient leurs lettres de créances aux Chefs d’états d’Allemagne, Belgique, États-Unis, Chine, France, Ghana, Nations Unies, Royaume-Uni et Russie.
Force est de reconnaître que, grâce au pragmatisme guidé par un patriotisme sans précédent, le régime de transition aura réussi à muer positivement la diplomatie guinéenne, en dépit du scepticisme de certains.
Bella Kamano