A Diécké pendant que enseignants et élèves reprennent le chemin de l’école, les planteurs de palmier à huile et d’hévéa des zones de la (SOGUIPAH), ont tenu lundi dernier une réunion d’urgence dans la salle des planteurs pour statuer sur les difficultés qu’ils rencontrent notamment le payement de leurs arriérés. Ils réclament le paiement de l’argent afin de pouvoir faire face surtout à la scolarisation de leurs enfants.
A Diécké, la patience des planteurs est à sa limite. Vue la souffrance qu’ils consomment, ces planteurs viennent de briser le silence en demandant à la SOGUIPAH le paiement de leurs arriérés. C’était lors d’une réunion que ces derniers ont tenu le 7 octobre 2019. Ils sont confrontés à d’énormes difficultés dont les plus urgentes seraient l’achat des fournitures, la scolarité des enfants et l’entretien de la famille. Et pourtant le 04 septembre dernier, le Directeur général de la SOGUIPAH et ses cadres ont procédé à une vaste campagne de sensibilisation des planteurs à livrer les produits à l’usine dans l’espoir de payer les arriérés dans un délai de deux mois nous apprend-t-on .Selon un planteur, « le directeur Michel Beimy nous a convaincu à livrer nos productions aussi nous avons sensibilisé nos familles à lutter contre le vol des biens de la SOGUIPAH, aujourd’hui l’usine est remplie de caoutchouc le directeur n’a qu’à payer notre argent pour soutenir nos enfants. Mais aussi faire face à nos dettes », déclare-t-il. Pour entonner, Nian Mini planteur affirme ceci « ce qu’on devrait avoir pour aider nos enfants à étudier on n’a pas ça. Aujourd’hui ils sont à la maison sans aller à l’école nous avons honte et on se demande pourquoi avons- nous travaillé et pour soutenir qui »?, s’interroge-t-il.
Au-delà du non-paiement de leurs arriérés, les planteurs de la SOGUIPAH disent être confrontés à des menaces. « Nous sommes sous l’emprise de la Soguipah, nous ne pouvons plus faire l’extraction d’huile pour entretenir nos familles même dans nos plantations », a laissé entendre Augustin BAMY président du groupement des planteurs.
Parlant du non-respect des engagements de la SOGUIPAH, Docteur Zaoro Maomy, ancien secrétaire général de l’université de N’zérékoré dira: les planteurs sont confrontés à des difficultés qui sont entre autres, le non- paiement de ristournes qui datent de plus de 6 ans, l’abandon des pistes rurales reliant les plantations, sont en quelque sorte les promesses tenues par la direction de la SOGUIPAH mais qui ne sont pas réalisées, dira-t-il.
A l’issue de cette rencontre, le vice-président de l’union des planteurs de Diécké, Yohn Joël Mahomy a sommé la direction de la Soguipah à respecter leur engagement afin de satisfaire le cri de détresse de ces producteurs.
Du côté des responsables de la SOGUIPAH, on estime être encore dans le délai donné aux planteurs pour leur paiement. Joint par notre correspondant sur place, le directeur des plantations familiales Pé Zinh dira que les planteurs savent la date prévue pour le paiement de leurs arriérés. « Puisque les deux mois promis par le directeur général lors de son séjour ici ne sont pas encore finis donc il serait mieux que les planteurs observent un peu de patience », a demandé Pé Zinh.
Il faut dire que depuis un certain temps, la SOGUIPAH traverse une crise qui ne dit pas son nom et peine à payer ses travailleurs.
De Diécké, Jean Pierre Sangbalamou pour lolaplus.org