Un premier essai clinique réalisé par l’Institut Curie est lancé auprès de 450 femmes, dont la moitié ne sont pas atteintes par le cancer du sein.
SANTÉ – Le meilleur ami de l’homme va-t-il sauver les femmes du cancer du sein? Selon des informations du Parisien, l’Institut Curie a démarré le premier essai clinique de détection de cette maladie grâce à des chiens renifleurs.
450 femmes, dont la moitié en bonne santé, participent à cet essai clinique porteur d’espoir, rapporte ce vendredi 21 février le quotidien.
Vous avez peut-être déjà entendu parler de ces chiens renifleurs, capables, grâce à leur flair hors norme, de détecter l’odeur d’une tumeur dans la sueur de ces femmes. Cela fait en effet quelques années que l’on entend parler du programme médical KDOG. Deux bergers malinois, Thor et Nikios, s’entraînent depuis 2016 pour reconnaître le cancer du sein.
Mais le projet a débuté encore plus tôt, en 2009, lorsqu’Isabelle Fromantin, infirmière de l’Institut Curie, écrivait une thèse sur les plaies associées au cancer du sein. Son but était alors d’”établir un lien entre cancer et odeur des plaies”, peut-on lire sur le site du projet KDOG.
Le problème, c’est que cette odeur est indétectable par l’homme. C’est de là que vient l’idée de faire appel au flair canin, “plus performant que les instruments de chimie”.
Aujourd’hui, le labrador noir Nougaro a rejoint Nykios. Ce sont les deux chiens piliers du programme. Ils seront bientôt suivis par Odin, Oups et Owen, dont le dressage n’est pas encore terminé.
Lingettes imbibées de sueur
Comme vous pouvez le voir dans cette vidéo du Parisien, le chien renifle des cônes qui sont reliés à des bocaux. Dans ces bocaux sont placées des compresses portées toute la nuit par une femme contre ses seins, afin d’en recueillir la sueur. Avec une rapidité déconcertante, le chien est capable de savoir si cette compresse est “infectée” ou pas. Si c’est le cas, il s’arrête devant le cône.
Après six mois d’entraînement entre août 2016 et février 2017, le taux de réussite de ces chiens était de 100%. Parmi 130 lingettes, ils avaient correctement identifié les 79 femmes venant d’être diagnostiquées d’un cancer du sein. Aujourd’hui, les chercheurs estiment qu’ils peuvent reconnaître une tumeur dans plus de 90% de cas. Mais il faut désormais passer à l’étape suivante, reconnaître la tumeur avant que celle-ci soit, par exemple, détectée par une mammographie.
Même si, attention, les chercheurs n’entendent pas remplacer cet examen, il s’agirait plutôt d’une sorte de prétest, la mammographie étant parfois difficile à réaliser, notamment dans des zones isolées géographiquement ou des pays à faible revenu.
“Maintenant, il faut passer de la preuve de concept à la méthode. Le chien est capable, mais l’est-il de manière constante et répétée? C’est ce que nous devons démontrer scientifiquement”, explique auprès du Parisien Pierre Bauër, ingénieur et chef du projet KDog. “Il n’y a aucun contact entre la patiente et le chien”, poursuit-il.
Si ce test clinique est concluant, les chiens pourraient être dressés pour détecter d’autres cancers, comme celui de l’ovaire ou de la prostate à partir de l’urine des hommes.
SOURCE : HUFFINGTONPOST