Plusieurs familles, autrefois habitants des quartiers de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse de Conakry, ont été victimes de Déguerpissement en février et mars 2019. Soit plus d’un an après avoir perdu leur logement, ces milliers de victimes d’expulsion forcée draconiennes en Guinée, n’ont toujours pas reçu d’indemnisation, de nouveaux logements ou toute autre forme de dédommagement. Une situation que dénonce Human Rights Watch,cette ONG qui a d’ailleurs révélé qu’au moins 2 500 bâtiments avaient été détruits et qu’un groupe de victimes a déclaré que plus de 19000 personnes s’étaient retrouvées sans abri.
Cette étude menée a fait l’objet d’un rapport, publié sur le site de ladite ONG. Dans ce document, les concepteurs ont rappelé que les entrepreneurs embauchés par le gouvernement Guinéen, sont revenus en mars 2020 et ont commencé à raser les écoles et les mosquées qui sont restées debout après le premier cycle de démolitions.
« Ils ont effacé toute trace de la communauté », a expliqué à l’ONG, le leader d’un groupe de victimes. Quand au porte-parole de ces victimes, Mamadou Samba Sow, cette ONG a rappelé qu’il avait une fois été arrêté à Kaporo- Rails, alors qu’il filmait et photographiait les plus anciennes mosquées de la communauté, avant leur destruction. Mais il a été libéré le même jour en l’absence de chef d’inculpation, précisent les membres de Human Rights Watch.
Au mois de mai 2019, les victimes ont intenté une action en justice contre le gouvernement guinéen devant la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Objectif, demander des réparations et la restitution de leurs terres. Lors de la première audience en juin 2019, le gouvernement ne s’est malheureusement pas présenté devant le tribunal et a demandé un délai supplémentaire pour préparer son dossier selon ce rapport.
« Tout citoyen a le droit de déposer plainte. Le gouvernement guinéen s’expliquera devant le tribunal, qui sera libre de prendre sa décision », a déclaré à l’ONG, le secrétaire général du ministère de la Ville et de l’Aménagement du territoire, Mohamed Maama Camara.
À en croire ce rapport, les autorités guinéennes ne devraient cependant pas attendre le verdict de la CEDEAO pour remédier à l’impact dévastateur des expulsions. Comme indique le droit international qui donne l’obligation aux gouvernements d’indemniser les victimes d’expulsions forcées, et de leur garantir un accès à des terres et à un logement de substitution.
« Le gouvernement devrait nous redonner droit à notre avenir et la possibilité de récupérer nos terres», a ajouté Mamadou Samba Sow.
Sur ce centre directionnel de Koloma, le gouvernement compte délocaliser certaines institutions telles que: l’Assemblée Nationale, les ambassades et directions. En plus de cela, certaines informations portent à croire qu’une partie serait réservée pour la construction d’un bureau d’une société de téléphonie qui opère en Guinée.
Conakry, Robert Mellano pour lolaplus.org