Le premier trimestre de l’année 2019, a été un cauchemar pour plusieurs familles à Kaporo rails, Dimesse et Kipé 2. Elles ont été déguerpies sur ordre du ministère de la ville et de l’urbanisme, à travers le gouvernement déchu. Ce samedi, des femmes de ces zones situées dans la commune de Ratoma, réunies en association, ont attiré l’attention des nouvelles autorités sur les traces ‘’déplorables’’ laissées par le régime d’Alpha Condé, en fin de rendre justice.
« En ce jour du 23 octobre 2021, pour la première fois depuis la casse de nos propriétés à Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse, nous femmes victimes de cette injustice venons exprimer à travers cette mobilisation notre cri de détresse. Nous remercions Dieu pour l’avènement du CNRD qui promet la justice et l’espoir. Mais, ceux qui, usant de la violence d’Etat, nous ont dépossédés de nos biens naviguent toujours dans les hautes sphères de l’administrions. Pires, ils se moquettent de l’engagement des autorités décidées à faire la lumière sur la gouvernance passée. Ils se sont décidés à vendre nos terres à des étrangers et d’autres Guinéens riches », ont exprimé les victimes.
Dans cet énième cri de cœur, ces femmes qui ont traduit les revendications des centaines de familles victimes, ont fait savoir que la société ivoirienne IMAAG-HOLDING travaille sur leurs terrains sans inquiétude.
« Elle exploite cette cour qui est derrière nous ainsi qu’une autre centrale à béton. Tous les jours, des camions et machines sont en mouvement. Cela est inacceptable. C’est une moquerie à notre douleur. Nous demandons instamment aux autorités de mettre un terme à ces transactions, illégales et immorales. Si nous voulons la reconstruction d’une Guinée viable, la vérité et la justice doivent nous guider. Les autorités militaires ont l’obligation morale et légale de remédier aux problèmes créés par Ibrahima Kourouma sur instruction de son maître Alpha Condé. Le dossier Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse est simple. Il s’agit pour l’Etat de reconnaître les crimes commis par Alpha Condé, de mettre en place un plan de restitution et de dédommagement des propriétaires, et surtout d’ouvrir des enquêtes sur cette tragédie afin de punir les coupables. Ceci en conformité avec les textes légaux. Les opérations de ventes illégales de nos terrains constituent une entreprise de fraude qui va enrichir des éléments de l’administration. Elles vont compliquer un dossier simple à régler », expliquent-t-elles.
Elles exigent enfin : « Nous venons interpeller publiquement le président Mamadi Doumbouya, et lui signifier que nul n’a le droit d’être traité comme nous l’avons été. Nous voudrions pour terminer rappeler que les victimes de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse ont déposé un mémorandum au CNRD et ont sollicité une audience avec le Chef de l’Etat. Nous restons toujours dans l’attente d’une rencontre qui permettra au Président Doumbouya de mieux comprendre les injustices dont nous avons été l’objet. »
Sirani Diabaté