Le déguerpissement lancé par le ministère de l’aménagement du territoire, en vue de procéder à l’agrandissement des axes routiers de Conakry, est source de plainte de plusieurs citoyens. Quand nous sommes allés à la rencontre de ceux-ci, ils ont exposé leurs cris de cœur suite au passage des bulldozers.
Au niveau de Dixinn rails précisément, un citoyen rencontré dit être lésé dans ses droits. A part ce dernier, nombreux sont des citoyens qui se disent aussi touchés par cette première phase de déguerpissement dans les cinq communes de la capitale.
« Sur mon mur il n’y a aucune construction annexe qui était sur la route. J’ai appelé le service de l’urbanisme en 1995 qui est venu implanter les limites de ma parcelle. Et c’est ce que nous avons respecté. Lorsqu’ils sont venus, ils ont fait des casses. Ils ont dépassé ma clôture de 13 mètres. Malgré cela d’autres policiers ont demandé à ce que la machine se retourne pour faire tomber le mur complètement », déplore Mamadou Thiam.
« Si vous regardez à l’Est de ma concession, y a des étages qui sont érigés. Moi qui suis à l’intérieur, ils ont préféré détruire ma cour et laissé ceux qui sont derrière moi », dénonce un autre citoyen sous anonymat.
Ibrahima Kourouma, ce père de famille regrette la procédure de déguerpissement qu’il qualifie de désordonnée.
« Le technicien de l’urbanisme qu’ils ont envoyé, n’a ni le centimètre, ni le décamètre pour faire des métrés entre les axes de la route et les concessions. Comment est-ce qu’il peut cocher les maisons des gens à main levée? », s’interroge-t-il.
Il rajoute : « Je n’ai pas manqué de leur dire que c’est de l’abus. Ils m’ont dit qu’ils s’en fichent de ça et qu’ils ont reçu l’instruction de leur chef.»
D’après nos constats faits sur le terrain, aucun bâtiment en étage n’est pour le moment touché dans cette première phase de déguerpissement.
Sirani Diabaté