La cybercriminalité fait des victimes en Guinée. En face des médias ce lundi 12 avril 2021, l’Observatoire Guinéen de la Cyber sécurité et Skynet Consulting a tiré la sonnette d’alarme avant de proposer des solutions.
La lutte contre la cybercriminalité passe forcément par un certain nombre d’aspects, selon les conférenciers. Ils énumèrent ainsi un cadre juridique moderne et adapté à l’évolution des technologies de l’information et de la communication, une stratégie nationale de cybercriminalité, une plateforme nationale de signalisation des contenus illicites, du renforcement des capacités opérationnelles des agents chargés de l’application des lois (personnels des services de police, de gendarmerie, des avocats, des magistrats, etc.) La formation et la sensibilisation des populations à l’utilisation responsable des réseaux sociaux.
Ensuite, un cadre institutionnel en charge de la coordination de l’ensemble des efforts nationaux dans la lutte contre la cybercriminalité et du renforcement du partenariat public-privé conformément aux recommandations de l’union africaine.
La cybercriminalité constitue un délit en Guinée. A cet effet, le pays dispose aussi d’une loi. Mais les conférenciers regrettent qu’elle est mal appliquée.
« Les acteurs qui doivent l’appliquer ne sont pas formés à cet effet. Je vous donne un exemple : la loi dit dans un de ses articles que le fait de disposer des logiciels devant servir à la piraterie informatique, est un délit. Bon Dieu ! Il y a plus de 600 outils de cyber piratage. Toi qui es agent, si tu connais pas ces outils-là, tu vas trouver un ghanéen, excusez-moi du terme, assis à côté d’une banque en train de voler des données à travers l’outil qu’on appelle le woyachop, toi qui ne connais pas Wireshak, tu vas l’arrêter ? Non ! Tu vas prendre ça pour un jeu alors qu’il est là en train de voler des données. Sur un rayon de 3 kilomètres, il capte tout (mots de passe, numéros de compte bancaire). Il faut connaitre cet outil-là. Si le gendarme ou policier ne le connait pas, est-ce qu’il peut réprimer ? Non ! », a expliqué Nouha Traoré, le Directeur général de Skynet Consulting.
La Guinée n’est pas le seul pays au monde qui fait face à la cybercriminalité, a précisé Nouha Traoré. Néanmoins, c’est l’un des pays où le phénomène est très minimisé par l’Etat.
Sirani Diabaté