Le journaliste Sékou Jamal Pendessa a été reconnu coupable de provocation directe à un attroupement non armé n’ayant produit aucun effet.
Mais malgré tout, la Cour d’appel pour la répression, le secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) a écopé de 3 mois d’emprisonnement, dont deux mois assortis de sursis, ce mercredi, 28 février 2024. Maître Salifou Béavogui, un de ses avocats n’a rien compris la décision de la juge. Et dans la foulée, il va se pourvoir en cassation devant la Cour suprême : « Il faut noter que j’ai un sentiment mitigé. Nous avons relevé appel contre la décision du tribunal de première instance et le parquet aussi a relevé appel, ce qui signifie que c’était une mauvaise décision. La cour nous a suivi, la décision a été réformée. Notre client avait été condamné en première instance pour 6 infractions. À la Cour d’appel, la cour n’a retenu qu’une seule infraction : la provocation directe à un attroupement non armé n’ayant produit aucun effet. Même cette infraction-là n’existe pas. Cette décision est une façon de soigner un peu l’image de la justice. Sinon, en réalité, il n’y a aucune infraction. La seconde victoire c’est qu’il a été condamné au temps mis comme pour se tirer d’affaire, soit trois mois d’emprisonnement dont deux assortis de sursis. C’est pourquoi il est remis en liberté. Mais, nous allons exercer le pourvoi en cassation pour que son casier judiciaire ne soit pas entaché. Au sortir de cette audience, nous allons exercer le pourvoi contre cette décision pour que la cour suprême casse et annule cette décision parce que c’est un innocent qui a été condamné. À travers ce dossier, nous avons compris que la justice peut être accélérée, nous avons compris que la justice peut faire mieux, nous avons compris que dans certains dossiers, la justice tient compte des libertés. Mais allez-y à la maison centrale, vous trouverez des gens qui ont fait 8 mois, un an voire plus, qui ne sont même pas appelés alors qu’ils ont été condamnés avant Pendessa. Donc, nous avons compris que la justice guinéenne peut faire mieux. Comme tel, nous en appelons au professionnalisme des magistrats, dès que les libertés sont confisquées, d’accélérer les procédures pour que les différentes cours d’appel puissent se prononcer sur les cas de détention. Cela y va de l’intérêt d’une bonne administration de la justice et du respect des droits et libertés des personnes. Tout le monde n’est pas Pendessa, tout le monde n’est pas soutenu comme Pendessa ».
Ousmane CISSÉ