Après 153 jours de détention, Nanfo Ismaël Diaby a été libéré par la cour d’appel de Kankan ce mardi, 12 octobre 2021. Dans sa décision, le juge de la chambre correctionnelle de cette juridiction a infirmé la condamnation de l’imam pour trouble à l’ordre public, mais lui a tout de même reconnu coupable de violation d’interdiction et l’a condamné au paiement d’une amende de 50.000 fg.
Le tribunal infirme partiellement le jugement correctionnel N° 74 en date du 26 mai 2021 rendu par le tribunal de première instance de Kankan, d’une part à ce qu’il condamne Nanfo Ismaël Diaby coupable de trouble à l’ordre public commis dans l’exercice du ministère de culte, dira en premier lieu, le juge.
« Le tribunal dit que le délit de trouble à l’ordre public commis dans l’exercice du ministère de culte, n’est pas constitué à l’encontre de Nanfo Ismaël Diaby et le renvoi des fins de cette poursuite. Cependant, le tribunal confirme partiellement le jugement précité sur la culpabilité de Nanfo Ismaël Diaby pour violation des interdictions édictées par le secrétariat général des affaires religieuses. En répression, le condamne à 50.000 fg d’amende et ordonne sa mise en liberté », déclare Mahmoudou Camara.
Cette décision de la cour d’appel de Kankan a généré de la joie chez les partisans de l’imam qui étaient présents dans la salle d’audience. Son avocat Me Mohamed II Kourouma a exprimé sa joie mais suivie de tristesse. « Ma première réaction est un sentiment de joie et de reconnaissance vis-à-vis de la cour d’appel de Kankan, précisément sa chambre correctionnelle. Ma deuxième réaction est un sentiment de frustration, parce que vous avez suivi avec nous dans la salle d’audience, Nanfo a fait près de 5 mois de détention arbitraire, il ne méritait pas cette peine. Le tribunal de première instance de Kankan aurait dû condamner Nanfo au paiement d’une amende s’il estimait qu’il a violé une interdiction », réagit l’avocat.
Kadiatou Sangaré, une des quatre femmes de l’imam Nanfo présente à la cour d’appel de Kankan a aussi laissé fait remarquer sa joie : « Mon mari a été condamné en première instance, il a dit qu’il n’est pas d’accord, il a relevé appel et aujourd’hui, il est libre, on a compris que la justice a dit le droit. La vérité a triomphé, donc, je suis très contente aujourd’hui, je remercie la cour d’appel et l’avocat de Nanfo », a-t-elle manifesté.
Dans l’enceinte de la cour d’appel de Kankan, avant que l’imam ne soit embarqué pour la maison centrale, ses fidèles ont scandé ‘’ Allah Lé Kabon, Allah Lé Kabon’’ (Dieu est grand) après les formalités il rejoindra sa famille après plusieurs mois d’absence et cela depuis le 13 mai 2021.
Mohamed Aly